AccueilHotL'album "19" de MHD en 5 punchlines ! (Dossier)

L’album « 19 » de MHD en 5 punchlines ! (Dossier)

« Un album en 5 Punchlines » c’est la nouvelle rubrique de Rapunchline. Écrite en collaboration avec le site d’actualité belge « Moody », nous allons tenter de vous donner un aperçu aussi complet que possible d’un album en décryptant 5 punchlines soigneusement choisies. Aujourd’hui c’est « 19 » de MHD qui est à l’honneur.
 
« A bord du navire sans destination, la même équipe qui mène la cadence. On sort des be-tu par occupation » Rouler.
Vous ne l’entendrez probablement pas dire qu’il compte marquer l’histoire du rap. Vous ne l’entendrez sûrement pas non plus réclamer de la reconnaissance. Et pour cause, ce que MHD fait aujourd’hui dans le monde de la musique, il le fait de la manière la plus simple possible : entouré de ses potes et pour le plaisir. Tous sur le même bateau sans forcément avoir de but de but précis, l’équipe du jeune rappeur ne cesse de squatter le haut des charts avec comme seul moteur l’amour de la musique : « J’ai gardé les pieds sur terre, y a qu’la musique qui m’fait décoller » (Oh la la). Et si un jour ça ne fonctionne plus ? Ce n’est pas grave : « Après la musique, quand tout sera fini, on va kiffer encore » (Encore).
 
« Donne-moi un peu d’temps, je n’retrouve plus mes sentiments. Garde un œil sur moi et pense à moi abondement. » Le temps (feat Orelsan)
Une chanson parmi d’autres dans « 19 » « Le Prince de l’afrotrap » se met en scène dans une histoire d’amour. Si celui-ci présente des affinités évidentes avec ce type d’exercice, ses histoires d’amour le sont, quant à elles, un peu moins. Pour celui qui affirme que « s’attacher est un sale vice » (Feeling), dévoiler ses sentiments n’est pas une mince affaire. A travers cette punchline, il nous confie cependant deux réalités : la première réside dans le fait qu’il désire malgré tout pouvoir se dévoiler un peu plus. La deuxième, c’est qu’il a visiblement besoin d’aide pour y arriver. On pourra voir l’artiste se muer dans toutes sortes de situations amoureuses tout au long de l’album, et ce, jusqu’à faire une demande en mariage dans Aleo (feat Yemi Alade) et finir par une déclaration d’amour dans « Senseless Ting » (feat Stefflon Don). Notons pour finir que l’on peut constater une certaine évolution dans toutes ces histoires qui pourraient même être vues comme une seule et même grande aventure.
 
« C’est vrai qu’on se ressemble, sur lui j’prends exemple : une étoile montante qu’on ne peut pas descendre » Papalé.
Les vrais amis c’est important, « l’amour de tes parents, jamais de la vie tu le perdras ». MHD a donc décidé d’en faire une chanson à part entière car comme il l’affirme lui-même : « la meilleure équipe c’est ma famille ». Véritable hymne à ceux qui partageaient, partagent et partageront le même sang que lui, Mohamed Sylla rend ici hommage à tous ceux qui tiennent une place indélébile dans son cœur. Aucune mise en scène, tout sonne ici comme une évidence : « si c’est pas nous c’est qui ? ».
Si MH’ nous décrit son père comme « une étoile montante qu’on ne peut pas descendre », on peut aisément comprendre qu’il veuille suivre son exemple. Et à en croire ce qu’il nous dit dans ses textes, l’objectif est en bon chemin : « J’ai visé le top et j’me suis pas loupé » (Rouler).
Notons enfin que malgré que la chanson puisse avoir l’air d’être exclusivement orientée vers son père, MHD n’oublie pas de rendre hommage à sa mère tout au long de l’album : « j’garde les pieds sur terre, maman m’sourit c’est une belle fortune » (Interlude Trap 2).
 
« Oh les voyous ! Ils ont volé ma caisse, faut que j’appelle le concessionnaire ! » Samedi Dimanche
Toi tu paniques et t’appelles la police, lui il appelle le concessionnaire pour racheter une nouvelle voiture… Pour celui qui « garde un œil sur la SACEM comme une mère qui garde son gosse » (Porsche Panamera) l’argent est important mais n’est certainement pas un problème. Le rappeur se moque donc gentiment des personnes qui tenteraient de l’atteindre quelle que soit la manière. Il est au-dessus de tout ça et le fait savoir non sans une touche d’humour.
Mais attention, autant il aime rappeler tout ce qu’il possède, autant le rappeur met un point d’honneur à remémorer qu’il a dû maintes fois faire face à l’adversité et travailler dur pour arriver là où il en est aujourd’hui : « Le secret de mon succès y a pas, mais l’chemin c’est ma détermination » (Bravo) /  « J’ai connu la misère, j’ai pas crié au secours » (XIX)
 
« Conakry c’est dans l’sang, DKR c’est dans l’sang, j’oublie pas mes racines, c’est pour ça qu’le rythme est dansant » XIX
Comment parler d’MHD sans parler de sa singularité musicale ? « C’est pas du pe-ra, c’est de l’afrotrap » (Rouler) nous dira-t-il au début de son album. Et force est de constater qu’on ne peut pas lui donner tort : Avec des sonorités plus que jamais inspirées de ses pays d’origines, le chanteur a créé bien plus qu’une tendance ou un style. L’Afrotrap est aujourd’hui devenu un courant à part entière dans le monde de la musique avec ses fans, ses artistes, et ses auditeurs dans le monde entier.
Pour garder cet esprit et ces sonorités qui font de lui l’artiste qu’il est, « le Prince » s’est entouré des meilleurs producteurs du moment : Dany Synthé, Dsk On The Beat, Junior Alaprod, Stromae, Diplo… Une direction artistique respectée jusqu’au choix des featurings où des artistes comme Yemi Alade, Wizkid ou encore Stefflon Don se marient parfaitement avec l’univers qu’a créé le chanteur du 19ème.
Punchline Bonus : « Je me rappelle quand j’étais « moi », je me rappelle des fins de mois et des frères qu’on a perdu » XIX
Si, à première vue on pourrait penser que cette punchline rappelle « simplement » à Mohamed Sylla la personne qu’il était avant son succès, l’actualité lui donnera une portée bien différente. En effet, MHD nous annonçait il y a quelques jours vouloir mettre un terme à sa carrière : « Cette vie n’est pas la mienne » nous disait -il sur son Snapchat. Bien qu’il martèle tout au long de son album qu’il garde les pieds sur terre, se pourrait-il que la face cachée du succès soit trop importante pour pouvoir passer outre ? Ce qui est certain, c’est qu’il existe une vraie dualité entre Mohamed et MHD et que le natif de La Roche-sur-Yon ne veut pas perdre la personne qu’il était au profit de la personnalité publique qu’il est devenu. Alors que certains seront tristes d’entendre cette nouvelle, d’autres se réjouiront de constater qu’il n’a pas oublié d’où il venait : « si j’suis pas au fond de ma loge, j’suis en bas de chez moi » nous disait-il dans « Bravo », et cette dernière chanson de l’album en est la parfaite illustration.

By Mehdi T.

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