Certains artistes ne peuvent être cantonnés à des cases, c’est le cas de Matou, véritable couteau suisse, que l’on a pu découvrir en tant que DJ de PLK ou encore Chilla et qui se lance en tant que producteur pour son premier album Elixir. Son album c’est une boisson qu’il donne à boire aux auditeurs et qui a des vertus magiques, c’est cette magie qui intervient lorsqu’il réunit Jazzy Bazz et Mister V pour le titre clippé El Dorado.
Dans cet album aux ambiances différentes, une cohérence est donnée par Matou, véritable chef d’orchestre qui crée, développe et coordonne l’ensemble. Le clip d’Oumar et Amall est une métaphore filée du rôle qu’il occupe par rapport à la chanson et également à l’album.
Le clip qui prend des airs de court métrage nous le montre peu, il a l’air absent de l’intrigue jusqu’à la conclusion finale. On est plongé dans un film à la Scorsese avec la voix off d’un personnage qui commente ce qui se passe comme dans Casino ou les Affranchis. Les protagonistes, des petites frappes dans l’Amérique des années 70-80 qui cherchent l’Eldorado pour se sortir de la rue.
L’Eldorado qui signifie le pays doré fait référence à un gros coup qui permettrait de rapporter beaucoup d’argent. Comme le disent Jazzy Bazz et Mister V « À présent, j’suis pressé, j’ai plus peur d’me blesser, j’repars avec le magot, j’veux trouver l’eldorado. »
Le clip qui s’entrecoupe de scènes de film de gangsters nous montre les deux rappeurs plutôt crédibles dans leur rôle. Comme dans le genre de nombreuses trahisons sont à prévoir, et pas celles que l’on pensait pour conclure avec le fait que c’est Matou qui tire les ficelles. Le refrain fait écho avec la pensée de Matou qui n’a pas attendu d’être présent sur tous les albums des rappeurs les plus influents avant de sortir son premier album « Non, j’attendrai pas qu’les choses viennent (les choses viennent, eh, eh) / Putain d’années, j’attends, j’attends, rien / J’entends cette voix qui m’dit : « Faut l’faire » ».