La censure de la Drill en Europe n’est pas une nouveauté. Cela semble logique étant donné que la Drill incarne l’essence de la culture de rue à Chicago depuis ses origines. La violence est intrinsèque à la Drill, elle en constitue l’élément central. Cependant, cette violence n’est pas sans cause, elle est une réponse à une société tout aussi brutale.
La censure de la Drill au Royaume-Uni !
Le Boycott autour de la Drill a commencé au Royaume-Uni. Bien qu’il soit vrai que les clips de Drill, censés représenter la culture de rue, soient plus violents que ceux de genres comme le Grime ou le rock, la polémique a éclaté lorsque, à la suite d’une augmentation des actes de violence en UK, certains analystes ont affirmé que la Drill encourageait un climat de violence. Ainsi, des clips ont été signalés à la Police puis retirés.
Plus de 100 vidéos de Drill UK ont été supprimées de la plateforme YouTube à la demande des forces de Police. Compte tenu des difficultés à obtenir une promotion via Google Ads, il est compréhensible que les vidéos associées à ce mouvement ne bénéficient d’aucune forme de publicité. De plus, la Police a émis des injonctions contre certains artistes pour prévenir l’usage de paroles ou d’images violentes. En 2019, Skengdo & AM ont été interdits de performance pendant deux ans après un concert à Londres.
Les avis divergent sur cette question. Si certains affirment que la Drill Music est une mauvaise influence, en réalité, il s’agit surtout d’une représentation d’une société gangrenée par la violence, un symptôme plutôt qu’une cause.
Le cas de Freeze Corleone en France !
En France, comme aux États-Unis, la liberté d’expression a majoritairement protégé les artistes. Aucun lien direct n’a été établi pour le moment entre la Drill et l’insécurité. Évidemment, les voix de l’extrême droite ne ménagent pas le rap. Eric Zemmour parle de « sous-culture » tandis que d’autres le comparent à des « aboiements« . Cependant, l’État n’a pas pris de mesures spécifiques sur le sujet.
Sauf dans le cas de Freeze Corleone, l’un des pionniers de la nouvelle vague Drill en France. Après la sortie de son album « La Menace fantôme« , qui porte bien son nom, des associations luttant contre l’antisémitisme ont dénoncé l’œuvre. De nombreux journalistes ont critiqué le projet, et Skyrock a même retiré les titres de sa playlist. Pour couronner le tout, le rappeur a été mentionné lors d’une question au gouvernement à l’Assemblée Nationale.
@zez_xxiFreeze « Corleone » à l’Assemblée Nationale ! ♬ son original – Zez XXI