30 années se sont passées depuis la formation d’IAM, l’un des meilleurs groupes de l’histoire du rap français. Un 10ème album est attendu pour le 22 Novembre dont le nom Yasuke est évocateur d’un problème contemporain mais appartient également au folklore japonais. Le titre Yasuke, éponyme du nom de l’album, est le troisième qu’ils ont choisi de dévoiler, après Rap Warrior et Omotesando. L’album est déjà disponible en pré-commande inclus dans un coffret collector avec un triple vinyle transparent, un teeshirt, un carnet, une cassette, une lithographie dédicacée par le groupe (sur 1500 exemplaires uniquement) ainsi qu’un accès privilégié pour acheter les billets de la prochaine tournée en 2020.
Dans ce texte Yasuke désigne un esclave africain du XVIème siècle qui a été capturé et envoyé en Asie, il finit sa route au Japon où le seigneur de Kyoto, impressionné par son intelligence, va le libérer et faire de lui un samouraï. Cette thématique du samouraï fait partie des références d’IAM qui y font allusions dans leur discographie, ex : Samouraï de Shurikn. Il y a beaucoup de références asiatiques aussi bien dans les instrus que dans les paroles, ils prônent les valeurs du Hagakure qui est un guide pratique et spirituel destiné aux guerriers. Par le biais de l’histoire de Yasuke, ils vont traiter la problématique des migrants, ces personnes qui quittent la misère ou la guerre de leur foyer pour rejoindre l’Europe afin d’espérer une vie meilleure. Ils arrivent par bateau par la mer Méditerranée désignée comme la route migratoire la plus meurtrière au monde car des milliers de personnes y périssent. Yasuke tout comme les migrants a traversé la mer « Et défié les tempêtes, agglutiné sur un p’tit radeau » ; « Notre destinée était ailleurs, en ces contrées où on fixe le sol, transis par la peur ». Ces personnes qui quittent leur pays sont des esclaves modernes. Ils rappellent la tragédie qui est de retrouver des corps morts sur les plages « elle se limite à ces jours sombres où les corps se comptent sur les plages », comme celui du petit Aylan, âgé de trois ans échoué sur une plage en Turquie suite au naufrage d’une embarcation de migrants. Ils parlent également de ce jeune homme malien de 14 ans qui portait sur lui son carnet de note, ce document résumait l’espoir qu’il avait d’une vie meilleure grâce à ces aptitudes scolaires « Mon ami, mon frère en paix reste ; Avec ton bulletin de notes cousu sur la veste ». Le second couplet est un message d’espoir car Shurik’n nous dit que tout est possible, car si l’on prend l’exemple de Yasuke il a réussi à obtenir sa liberté et devenir un samouraï.
IAM restent dans leur lignée en traitant des sujets d’actualités très sérieux et en y mêlant des éléments culturels japonais. On voit qu’ils n’ont rien perdu de leur message et qu’ils reviennent plus engagés que jamais. Au vu des commentaires les fans ne sont pas déçus et on attend avec impatience la suite.