En 2019, Brvmsoo a 16 ans et déjà il fait l’actualité dans le Parisien. Le quotidien titre : « Brvmsoo, le nouveau phénomène du rap français venu de Nanterre ». En quelques visuels à l’époque, il cumule près de 25 millions de vues. Il sort son premier album « Boulevard de Pesaro » en hommage à ce quartier qui l’a vu grandir, rapper et exploser. Trois ans plus tard, le ton n’est absolument plus le même. Comme il le dit lui-même dans le premier titre de son album « 392 » : « la vie ne m’a pas fait cadeau ».
Brvmsoo dévoile « Mentalité ». Mais pourquoi avoir choisi d’appeler l’opus de cette manière ? « Car sans la mentalité, cet album je ne l’aurais pas fait, je ne me serais pas relevé de tout ce qui s’est passé dans ma vie. Sans la mentalité tu ne peux absolument rien faire. ». Oui, Brvmsoo a raison. Beaucoup de jeunes de quartiers se lancent aujourd’hui dans le Rap comme dans « la ruée vers le roro » (Zoxea). Il espère échapper à une vie de labeur et de travail. Finalement, les places sont chères. Rares sont ceux qui réfutent la maxime prononcée par Rocca à ses débuts : « la gloire, un hippodrome où beaucoup de talents se pomment ».
Si « Boulevard de Pesaro », bon esprit et remuant, venait fêter le succès prématuré d’un jeune de quartier à qui tout a réussi : une carte de visite. L’album « Mentalité » c’est le bilan des années passés dans la musique, la chronique de l’adulescence. Forcément, Brvmsoo est plus « lucide », a quelques « amertumes ». Après le rêve, la réalité a pris le dessus : « Quand je faisais des mixtapes, il y a trois de choses que je n’arrivais pas à dire. A parler des femmes comme j’arrive à parler des femmes maintenant je n’aurais pas pu le faire. Je connais mieux les femmes, la vie. C’est une autobiographie, tout ce que j’ai envie de dire, je le dis. ».
Est-ce seulement son expérience qui est plus riche, ou s’est-il libéré devant le micro ? Le rappeur le confesse ouvertement : « les deux, c’est mon expérience et je suis plus à l’aise face au micro ». C’est surtout au niveau de l’écriture que le rappeur s’est libéré, il n’a plus d’appréhension « par rapport à la réaction du public ».
Effectivement dans des titres comme « Vie d’avant » en featuring avec Joé Dwèt Filé, le rappeur évoque son rapport aux femmes et au trahison, et comme beaucoup de rappeurs il sort des stéréotypes binaires en rapport à la gente féminine. Pour finir le rappeur fait le choix de la sincérité et de la réalité au lieu de s’enfermer dans un personnage. Il n’a « plus peur ». Oui, Brvmsoo s’est libéré. Pourquoi ? Il nous fait juste savoir que « dans la vie quelques fois il faut se prendre des baffes ».
Brvmsoo est un grand passionné de musique. A 16 ans en pleine gloire, il déclare dans les journaux : « Être regardé sur Internet, c’est bien mais ça ne remplit ni ton frigo, ni ton compte en banque ». Depuis une bonne dizaine d’années, le rap français s’est industrialisé. Les médias reportent le moindre détail en termes de vente. Brvmsoo débarque à 16 ans avec « Boulevard de Pesaro ». Jeune rookie tout juste signer chez BMG, il est un bousculé par les mastodontes du rap français sur les ventes. L’ensemble de la presse loue la qualité de son travail mais certains ne s’en tiennent qu’aux chiffres.
De cette période, lorsqu’il a affronté les trolls du rap français à 16 ans, il garde la « Mentalité » qui lui a permis de sortir ce superbe deuxième opus : « Ma vision sur le monde de la musique a changé pas la musique. Dans mon album, je te dis les choses comme elles sont. ». Oui, Brvmsoo a fait le choix de la sincérité.
Il y a quatre featurings dans l’album : Bné, Joé Dwèt Filé, Aero, et Prototype. Il avoue lui-même « regretter encore et toujours certaine hypocrisie ». Comme il le dit lui-même, « dans le rap il y a 90 % de mecs de la rue maintenant on sait tous que c’est que de la musique et c’est tout ».
Si il devait résumer sa nouvelle mentalité ce serait : « Get Rich or Die Trying ».
