I300 est un groupe originaire de Levallois-Perret, une banlieue huppée du 92 qui a servi d’épicentre à leur éclosion. Après la sortie d’un EP, les artistes dévoilent avec fierté leur mixtape « 3Hunna » après un an de travail acharné. Bien que leur musique s’inspire fortement de la Drill de Chicago et de la Trap d’Atlanta, le groupe a su développer une identité musicale bien à eux.
Cette identité musicale se manifeste principalement par une cohérence et une précision dans la structure des paroles et des rythmes. Avec I300, les gimmicks percutent avec précision, les flows s’harmonisent de manière impeccable avec les sombres productions de la Drill Music, comme si tout était annoté sur une partition de solfège rythmique.
À la réalisation, on retrouve MaxKillthem, un producteur russe spécialisé dans la Drill, avec ses basses sombres et puissantes. Cependant, le groupe sait également se laisser aller à des sonorités plus douces, comme on peut l’entendre sur des titres tels que « Rien de nouveau » ou « Dorénavant« , produits par Yaska.
Ce jeu entre des morceaux durs et rythmés, et la mélodie caractéristique de la chanson française, offre un aperçu de l’immense répertoire de I300. Toutefois, il existe une constante au niveau du rythme.
En ce qui concerne les paroles, les artistes s’inspirent de leur vécu dans la rue et des histoires d’amour de quartier qu’ils ont pu connaître. Ils abordent avec légèreté des sujets très graves, comme on peut le constater sur le titre « Rien de nouveau« , où ils parlent de « crack » en chantonnant.
La carte de visite de I300 est impressionnante. Le groupe maîtrise les tendances actuelles en nous plongeant dans un monde sombre et authentique.
