Le fracas des égotrips en tous genres, les punchlines caustiques qui célèbrent la suprématie masculine et sa bonne dose de testostérone n’affectent en rien le chemin de Anônymos. Le rappeur masqué, chantre d’un hip-hop alternatif où l’arrogance cède la place à la solidarité et à l’amour, conserve de l’histoire du rap la réalité d’une écriture qui flirte avec la poésie.
Masqué, on ne sait que peu de choses sur lui, sinon que son flow lancinant pourrait le rapprocher d’un ancien chanteur de reggae ou de dub. Anônymos vient de lancer Trois Couleurs. Trois Couleurs : Bleu, Blanc, Rouge est le nom d’une trilogie cinématographique de Kieslowski, qui avait déjà mis en scène Le Décalogue, une œuvre intense et mélancolique. Pour Anônymos, ce sera le jaune, le vert et le rouge, trois couleurs qui symbolisent le soleil, l’espoir et la lutte pour un monde meilleur.
Anônymos te propose trois couleurs pour changer ta vie !
Auteur, compositeur et interprète, Anônymos, celui que l’on ne nomme pas, est à l’origine de cette production aux accents dub. L’artiste y démêle son amour pour les mots et pour la vie. Il s’y représente comme un enfant évoluant dans un univers éclatant de couleurs, qu’une sombre figure, un « homme en costard » symbolisé par une ombre menaçante, vient détruire. Une belle allégorie.
« On mènera notre vie de bohème, au-delà des sentiers du système. Tu seras mon Alice au pays des merveilles. »
« Je me suis noyé dans tes yeux, tiens-moi la main, on part à deux. »
« Le temps s’arrête à ton toucher. »
Le clip, réalisé par Zanjeer Prod, illustre cette histoire d’amour en plongeant dans un monde recolorisé à travers les yeux de deux enfants. Une version moderne d’Alice au Pays des Merveilles, où un tagueur redessine un métro en trois couleurs.
