Bazbaz suit une trajectoire pour le moins singulière. Il débute sa carrière avec un freestyle sur Générations FM qui le propulse sur le devant de la scène. La suite est limpide : l’artiste enchaîne avec une série de freestyles Agaccu, avant de sortir son premier EP intitulé Synopsis.
Comme le faisait remarquer Kaaris à propos de Bosh après leur featuring : « L’adjectif sale est trop propre pour lui. » Bazbaz puise dans les profondeurs du ter-ter pour faire revivre un street rap et un gangsta rap trop souvent édulcorés aujourd’hui au nom du marketing. Son EP rassemble des collaborations avec Mister You, Rémy et Alkpote — une belle brochette de rappeurs, tous plus subversifs les uns que les autres, représentant chacun une vision bien distincte du rap.
Bazbaz revient aujourd’hui avec un featuring aux côtés de Osirus Jack 667, membre du crew ésotérique de Freeze Corleone. La connexion est naturelle, tant sur le plan musical que dans l’univers : sombre, obscur et résolument street.
Bazbaz et Osirus Jack 667 sont en orbite, en satellite !
La production instrumentale est signée Adel Tagmi, un beatmaker mystérieux sur Genius. Le morceau repose sur un sample angoissant, des roulements de basse rapides et saccadés. Le tout donne un titre minimaliste, qui laisse de l’espace à Bazbaz pour poser un rap brut, sans filtre.
Bazbaz enchaîne les références :
« Dans ma vie j’ai passé la saison 47, j’suis à l’épisode 6 (Wow)
J’ai déjà vu la sortie de la cassette et un poto qu’a fini aux assises
C’est des traîtres, ils veulent savoir l’taro d’la cuenta (du Honda faut couler)
J’suis à la pointe de l’attaque comme Jean-Philippe Mateta »
Et continue en égratignant l’industrie :
« Fuck le rap, négro, c’est en casse (c’est en casse), beaucoup d’Barbies, d’Pocahontas (fuck, fuck)
Fin du cycle, fils, on est dedans (on est dedans), livre jaune, en même temps j’fume un dodu (merde) »
Le clip mêle grosses berlines et ambiance de polar noir. On dit souvent que la drill, surtout dans son imagerie, est une émanation directe de la culture de gang, du moins à ses origines. Le visuel est signé Moctar à la Réal, et la production est assurée par TDLR Music et 667. Moctar suit Bazbaz depuis un moment, notamment dans ses freestyles Agaccu 4 et 5.