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DAMSO – Impardonnable

Damso a dévoilé le projet BĒYĀH le 30 mai 2025, à l’issue d’une danse macabre dont il a le secret : une série d’énigmes qui précèdent la sortie de chacun de ses projets. Dans William, extrait de Lithopédion, l’artiste évoquait déjà la fin de sa carrière : « Dernier album ou peut-être pas, la vie nous le dira ». Prendre sa retraite est un TOC de rappeur, et Damso y est lui aussi très sensible. Il a déjà laissé entendre à la RTBF que BĒYĀH serait son « œuvre ultime ». Mais que signifie ce mot ?

Selon toute vraisemblance — et c’est l’hypothèse des Damsologues (ces fans de Damso qui, souvent, se trompent sur ses énigmes) — BĒYĀH serait dérivé de Ba’yah, qui signifie « allégeance » en arabe. Mais Damso a également sorti un court-métrage, R.E.M épisode 0, projeté une seule fois en salle, à la manière de Nekfeu avec Les étoiles vagabondes. Ce court-métrage est un film de science-fiction. Dans cet univers dystopique, les monnaies ont été remplacées par un réseau neuronal appelé BĒYĀH. C’est peut-être là le véritable sens du projet.

D’autant que dans l’interview accordée à la RTBF, Damso déclare que BĒYĀH est une œuvre introspective abordant des thèmes tels que la mémoire, les rêves et la conscience. Il évoque également son désir de proposer une expérience immersive, tant musicale que visuelle. Le titre semble donc désigner cette expérience dans l’univers de Damso. À la sortie du projet, il dévoile le superbe visuel de Impardonnable, dans lequel il glisse quelques piques à Booba – le parricide symbolique est devenu une tradition chez lui.

Damso les trouve tout simplement « impardonnables » !

La composition instrumentale est signée par quatre beatmakers : Damso, Isma, Maxime Fleury et Yuo. Maxime Fleury et Yuo avaient déjà collaboré sur Deux mille de SCH, et ont aussi travaillé avec Beendo Z et Klem Schen. Isma, aka Beatsbyisma, a lui aussi produit pour Beendo Z, mais également pour DA Uzi, notamment sur le titre Mademoiselle. Il a aussi beaucoup collaboré avec Klem Schen. Certains classiques du rap français ou américain reposent sur un simple piano, comme Gravé dans la roche de Sniper ou Still D.R.E. de Dr. Dre. Ici, la mélodie, émotive et mélancolique, plonge dans l’inconscient d’un rappeur dont l’obscurité et le chaos intérieur ont marqué le rap de ces dernières années. Comme lorsqu’il évoque son enfance au Congo dans Graines de sablier, se prend pour un hitman dans Mosaïque solitaire, ou parle du suicide de son ex-compagne dans Amnésie.

Les punchlines sont implacables :

« Les champs de coton chantent encore, l’esclavage a-t-il été aboli ?
Les Émirats inscrits sur le wallet, ça remplit la mallette de sachets d’cocaïne
Nombreux cœurs lourds causant tensions tout autour du cou
Il n’y a plus d’amour, mais font des enfants juste pour sauver l’couple »

Il en profite aussi pour égratigner Booba. Le clip met en scène un univers sombre, où Damso est entouré de prêtresses dans une ambiance magistrale et obscure. Réalisé par le duo Adrien Galo & Matthieu Allard, le clip a été produit par Kids. Adrien Galo a signé notamment Rédemption Pt.1 de ZKR, ainsi que le visuel de Sofia Essaïdi et Ibrahim Maalouf pour Autumn Leaves. De son côté, Matthieu Allard a mis en image Benef de BRVMSOO avec Dinor RDT.

ZeZ XXI
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@zez_xxi
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