« Les rappeurs et les slammeurs écrivent merveilleusement notre langue », c’est en partie avec ces mots que Charles Aznavour a l’honneur d’occuper les trente premières secondes du clip de Kery James.
Paru ce 14 janvier sur Youtube, Le Poète Noir ne constitue qu’un chef d’oeuvre de plus à compter au palmarès de Kery James. Déjà connu pour la finesse de sa plume et l’engagement de son discours, le rappeur ne fait que consolider sa réputation de monument du rap français.
Dès le titre « Le Poète Noir », le poète défend les valeurs noires en utilisant une figure de style appelée l’antanaclase qui joue entre deux homophones en leur donnant implicitement deux définitions. Ici, le lyriciste joue avec l’adjectif « Noir » qui pourrait définir sa couleur de peau au sens propre, ainsi que la profondeur ou la noirceur de ses textes au sens figuré. Quant au clip, apparaît un bijou entièrement monochrome qui camoufle les couleurs de peau et renforce l’idée d’égalité entre celles-ci.
Kery James permet une fois de plus de prouver à ceux qui pensent le contraire, que le rap est bel et bien un art digne de la poésie.