Ninho fait partie du trio de tête des artistes les plus streamés sur Spotify. De son côté, Niska enchaîne les succès dans les bacs depuis son disque de diamant pour Commando. Quand deux des plus grands artistes français décident de collaborer sur un projet commun, ils le nomment logiquement GOAT (*le meilleur de tous les temps*). Cette tendance des albums « communs » illustre une nouvelle philosophie dans le rap français. Dans les années 2000, le rap était marqué par les clashs et les affrontements, notamment entre les trois figures majeures que sont Booba, Rohff et La Fouine. Plus tard, les projets collectifs se sont multipliés, notamment sous l’impulsion d’artistes comme Jul, Sofiane et bien d’autres, rappelant l’esprit de la fin des années 1990.
Après avoir dévoilé une série de freestyles intitulée Unrappeurçarap, Niska et Ninho ont révélé le clip Jungle, un titre explosif accompagné d’un visuel percutant. Unrappeurçarap ? Oui, mais aujourd’hui, la plupart des albums de rap sont hétéroclites, et les rappeurs explorent différents styles. Le morceau Collabo, extrait de l’album GOAT fraîchement sorti, est quant à lui beaucoup plus doux, dans la lignée de ce que Ninho a proposé avec Lettre à une femme ou, dans une moindre mesure, de ce que Niska a réalisé avec Bâtiment.
Niska et Ninho dévoilent leur titre Collabo !
La production instrumentale du morceau est signée Shuriken Music. Ce beatmaker, bien ancré dans l’air du temps, collabore avec les plus grands artistes actuels, tels que Gazo et Tiakola. Il a notamment travaillé avec Gazo sur Rappel, Fleurs et Mauvais 2X (en featuring avec Ninho), ainsi qu’avec Tiakola sur Gasolina. Le titre Collabo se distingue par un sample de piano envoûtant, qui vient ponctuer la production avec la douceur d’une comptine pour enfants. Sur ce morceau, Ninho et Niska racontent une histoire d’amour, semblable à un rêve éveillé.
Les paroles du morceau évoquent une romance tumultueuse : « Un cœur en mille morceaux, j’avais besoin d’stabilité (Stabilité) / Elle a besoin de temps, j’ai besoin d’papel, elle sait qu’j’suis pas limité » ou encore : « À la base, moi j’étais dans le bon (Dans le bon), la petite m’a transformé en monstre (Transformé en monstre) / Elle m’a pris pour un con, grâce à Dieu j’ai pas touché le fond ». Ces histoires d’amour, à la fois intenses et complexes, trouvent une résonance particulière dans le rap.
Le clip, réalisé par Tom Menetrey, s’inscrit dans la continuité des visuels des deux artistes depuis le début de leur collaboration sur GOAT. Que ce soit les freestyles, le clip de Jungle (réalisé en association avec Lacrème Film), ou encore ce nouveau morceau, Tom Menetrey accompagne leur projet avec une vision artistique affirmée. Le réalisateur et les rappeurs semblent s’être engagés dans une collaboration sur le long terme.