Après « JVLIUS » 1&2, SCH a dévoilé son album-moyen métrage « Giulio ». Le rappeur s’est fait une spécialité dans ce domaine. Désormais, il vient défendre son projet en dévoilant le visuel du titre « Prequel », la piste 2 de l’album. La photographie est sombre, déroulant une violence pure, illustrant peut-être le malaise marseillais.
SCH : Et le S dévoile « Giulio » !
Depuis ses débuts avec « A7 », le rappeur de Marseille flirte avec les contenus cinématographiques. Avec « Champs Elysées » et surtout « Gomorra », deux visuels issus de sa première mixtape, le rappeur établit sa signature. Ses visuels en mode film sont en totale adéquation avec son storytelling. Du style de l’artiste jusqu’à la couleur utilisée, tout est étudié pour servir un concept qui fait du visuel non pas un simple support, mais une partie intégrante d’un titre.
Avec « JVLIVS » et son album-scenario, le S arrive au firmament de cet art. Dans le passé, d’autres artistes comme GhostFace Killah des Wu-Tang ont réalisé des albums scénarisés, mais aucun d’entre eux n’a osé en faire un film. Dans un autre style, on trouve « Bones » de Snoop Dogg, « The Wash », ou encore « How High » de Method Man et Redman, mais aucun d’entre eux n’a la dimension dramatique des albums-films de SCH. En 2017, Lacrim a aussi sorti son grand « Force et Honneur ». Aussi, Beyoncé avec « Lemonade », Nekfeu avec « Les étoiles vagabondes », ou encore PNL avec une série de clips courts métrages ont pris la même trajectoire.
En France, SCH s’est établi comme le leader dans ce style. Beaucoup de rappeurs aujourd’hui adoptent une technique similaire, citons notamment Menace Santana avec le medley de son dernier album, ou même Moubarak dans son dernier projet, et Kofs avant la sortie de « Après Minuit ».
SCH : Ceci n’est pas un « Prequel » !
La composition instrumentale de ce dernier morceau est signée 2K et Gancho. 2K a récemment collaboré avec Werenoi sur le titre « Escorte ». Il avait par ailleurs déjà composé pour SCH dans le cadre de son featuring avec Kaaris sur le titre « Cigarette ». Gancho est aussi un habitué, ayant composé « Niobe » et « Transmission automatique » dans le dernier album de SCH « Autobahn ». La composition, c’est du SCH dans la forme. Le duo de beatmakers propose une instru inquiétante, puissante et magistrale, qui s’allie parfaitement avec le flow du rappeur, assénant des punchlines doucement mais avec violence.
SCH est le maître d’orchestre de la tragédie qu’il met en scène dans « Prequel ». Il raconte, se met dans la peau de son personnage, un Comte de Monte Cristo des temps modernes :
« J’suis un rat, j’suis pas un héros, j’mets ton nom sur une balle
Des peines à deux numéros qui tombent au tribunal
Pour ces foutus dineros, cent sacs au fond du dial »
Le visuel, d’une grande violence, met en scène une histoire de règlement de comptes sans fin. Au commencement, il y a un crime. Puis, de revanche en règlement de comptes, le défilé des images que le réalisateur présente comme apparaissant au JT devient insoutenable. La photographie, le grain de l’image est exceptionnel pour un clip. Jean-Charles Charavin a déjà réalisé des visuels de rap comme « Van Damne » de SDM, ou encore « Warning » de Rim’K.
