C’est encore dans une caisse que l’on retrouve Doria, celle qui justement s’est fait connaître grâce à ses freestyles dans sa voiture avant d’être repérée par le label de Kore, AWA gang, et de sortir sous leur drapeau trois sons dont un featuring avec Jul. Cette fois-ci c’est dans une Porsche Taycan Turbo S qu’elle se trouve pour Pas le choix.
Pas le choix est le premier son produit par DJ Kore pour Doria et cela s’entend directement dans l’instru, il est accompagné de Naskid et Aurélien Mazin qui produisent souvent pour les artistes AWA notamment Zola, Luv Resval ou encore Diddi Trix. Sur cette prod’ Doria peut montrer qu’elle gère aussi la mélodie que la technique agrémentée de son joli timbre de voix clairement identifiable. Derrière la caméra c’est Piotr Lebryk qui arrive à reproduire en image le besoin d’évasion dont parle la jeune femme, la voiture file à travers un décor de forêt sous une pleine lune jusqu’au lever du soleil. Elle a fui le quotidien, l’hypocrisie « J’ai fuis la peine et le métro (…) Oh nan, les mêmes voisines dans le ghetto / Oh nan, tous souhaitent le bonheur dans la haine » mais également la trahison « C’est ma confiance que j’devais garder, si il y a une chose à refaire, ça serait t’effacer« . Elle donne des éléments concrets de ce qu’elle raconte lorsqu’elle veut illustrer la crevardise, les gens qui réclament ou qui donnent simplement non pas par générosité mais afin de le revendiquer « Tu m’as donné huit euros, tu m’en parles, ça fait six mois« . C’est une accumulation de ces choses qui lui donnent envie de partir sans se retourner « J’ai pris la route sans mes valises, je réponds pas / J’aimerais leur dire : J’m’en vais, je réponds pas ». Dans le clip elle est tour à tour copilote, passagère arrière, conductrice, dès fois elle est seule en pilotage automatique car il n’y a personne au volant. C’est une métaphore de sa vie, elle peut se retrouver seule sans plus aucun contrôle ou accompagnée dans des ambiances différentes, avec des amis, de la famille, ou encore ses fans.
Doria commence à s’imposer dans le rap, elle est vue comme une digne représentante du féminin, mais à défaut de la mettre dans une case, c’est avant tout une artiste complète qui peut aller loin.