Guizmo, qui va sortir un nouvel album en Septembre 2020 nommé Lamine en référence à sa réelle identité qui est Lamine Diakité, nous fait penser que ce sera un projet très introspectif dans lequel il va se dévoiler et revenir sur sa vie. Guizmo nous a habitué a beaucoup de sincérité dans ses morceaux et c’est ce qui fait sa force car il utilise la musique comme une véritable catharsis. Dans son dernier titre Si tu m’entends il écrit une véritable lettre à son père qui est décédé et dont il espère quand même être entendu.
Sans surprise c’est un titre très touchant, il avait déjà évoqué son père mais cette fois-ci il exploite le sujet plus en profondeur car le son lui est dédié. Il s’adresse directement à lui et le public devient alors témoin de cet appel désespéré car on ne sait pas si il sera entendu par la personne concernée. Tout est mis en place pour que cela soit fort et impactant à la hauteur du manque que vit Guizmo. Tout d’abord la prod donne envie de pleurer au bout de 3 secondes, des notes de piano puis une petite voix avant que ne viennent s’ajouter les basses puis le flow de Guizmo, celle-ci est l’œuvre de IIVLB et Crizus Miller qui ont déjà travaillé sur d’autres titres du même artiste. Le clip de Tristan Trégant a ce même effet un peu triste, un peu mélancolique, avec des enchainements d’images souvent en noir et blanc qui apporte un effet vieillot pour rappeler le passé de Guizmo dans lequel son père était présent. Il y a de nombreuses images de statues comme pour rappeler le fait que les bons moments sont figés dans son esprit comme les statues de pierre que l’on voit. Même si on ne voit pas Guizi Ouzou pleurer on devine ses larmes qui coulent à l’intérieur, son regard est lourd tout comme son attitude dans le clip qui montre la difficulté face à ce sujet. Il est partagé entre ses espérances « J’espère que tu m’entends, c’est Lamine qui te parle » et ses certitudes marquées par le verbe savoir « Et de là où t’es, je sais que tu m’regardes ». Malgré les bêtises qu’il a faite par le passé il regarde son parcours et espère que son père est fier de lui « Tu t’rends comptes ? Tu t’imaginais pas ça Quand j ‘étais qu’un passeur et qu’après tu m’tabassais, hein ». Il explique avoir pris son père comme modèle même si celui-ci souhaitait un autre chemin que le sien pour son fils, au final il a réussi et Guizmolui rend hommage car il en tire sa force « Et c’est soi j’fais comme toi, soit je jette l’éponge C’est pas une chansons d’tapette, j’suis pas là pour chialer Et quand t’allais à la guerre, moi aussi, j’voulais y aller ». Il se projette sur son lui enfant et même les sermons de son père lui manque, son absence lui pèse à chaque moment de sa vie et il pense à lui même dès qu’il s’évade. La chanson se termine sur un râle alors qu’il supplie son père de ne pas le laisser seul car il a besoin de lui, c’est un appel déchirant car on sait évidemment qu’il est parti et que sa présence ne se matérialise plus que dans les pensées de Guizmo.
Pour l’instant tous les sons qu’a envoyé le Renard et qui devraient apparaître sur son prochain album sont incroyables Manifeste, History X, Lamine, et maintenant Si tu m’entends. Il faut clairement se tenir prêt pour Septembre afin de découvrir le reste du projet qui s’annonce extrêmement bon.