« Qui prétend faire du rap sans prendre position ? » La punchline d’Ärsenik résonne sur le ciel étoilé du Sénégal lorsque Kalash Criminel assène son « Josky« . Le rappeur, éminence noire du gangsta rap, pur produit de la Terre mère de la Trap de Sevran, est aussi engagé que « sauvage ». Et ne venez pas lui parler de rap conscient. En interview, il a été aussi clair que bref sur le sujet.
@KalashCriminel et le Rap engagé ! pic.twitter.com/zA3yyF5WKy
— ZE Z’ XXI (@ze_xxi) March 14, 2021
Dernièrement, le rappeur a dévoilé son album « Sélection naturelle » avec une cover qui compare indirectement le harcèlement policier à la pratique de l’esclavage. Très sensible sur la cause Black Lives Matter, il a produit un titre à l’occasion du « Black History Month« . Une mentalité très américaine pour un rappeur qui a fondé la sauvagerie en même temps qu’il établissait les bases d’une identité afrofrançaise. Ce titre c’est « Josky » en hommage à l’immense artiste congolais Josky Kiambukuta, décédé récemment. Le titre a été réalisé sur un sample de « Masikini », chanson emblématique de Josky, extraite de son album Double vie.
Dans le titre, le K fait quelques références intelligentes à Patrice Lumumba, au rejet de la Françafrique et du pétainsime. Un titre à la fois plein de Mélodie et de punchlines aussi corosives que politiques. Le rappeur sera sans doute « censuré » comme il dit lui-même. En attendant, sous un soleil de fer au Sénégal il exprime les doutes et les aspirations d’une jeunesse afro-française qui se cherche.
