Laouni est revenu comme le Phoenix avec son dernier album « Bénédictions« . Depuis son dernier album « Sombre« , le rappeur de Trappe a opéré un véritable retour aux sources du rap. Dans les années 90′, les rappeurs misaient sur le fond et non pas sur la forme. Véritable poésie urbaine, le rap n’était pas autre chose que le témoignage de la minorité muette, celle que l’on a l’habitude de brimer ou d’exposer dans des reportages peu élogieux. La Fouine a commencé à cette époque où il ne faisait pas « bon » faire du Rap. Aujourd’hui le Rap a changé, il s’écoute dans les clubs, il est diffusé dans les radios, et certains comme La Fouine dans la reprise du titre « Musique Rap Musique que j’aime » de Zoxea extrait de « Sombre« regrette peut être l’époque d’un Rap engagé illustration du réveil des quartiers. Avec « Bénédictions« , Fouiny rend un ouvrage old school quelques fois même Boom Bap.
Avec le premier extrait de son album, le titre « Première Fois », il raconte son vécu avec nostalgie dans un rap parfaitement pur, épuré des effets de studio qui sont devenus monnaie courante dans cet art. Puis, sur le seul featuring de son album avec Canardo et Sultan, ses deux anciens colistiers, il rêve de Pablo Escobar comme aux USA un certain Joey Bada$$ en reprenant le générique de Narcos (le single Tuyo).
Oui, l’album de La Fouine est une réussite car il ne ressuscite pas seulement un genre musical, il ressuscite un état d’esprit, l’esprit Hip-Hop lui aussi enterré dans les affres du Rap Business.
Après avoir dévoilé un premier freestyle pour Rapunchline, l’artiste revient avec une seconde cartouche. Entre punchlines caustiques, engagement artistique et politique, il revient minimaliste sur un vécu qui l’a emmené de sa ville natale de Trappes jusqu’à la rime et au 7ème art. Qu’une chose à dire : Ca pète sa mère !
La Fouine – PSM
