Le rap français ne s’est peut-être jamais aussi bien porté, avec une année 2019 qui bat tous les records. Musique la plus écoutée en France, le rap voit naître plein de nouveaux artistes et la concurrence s’intensifie. Mais si la « nouvelle » génération de rappeurs cartonne tout en ce moment, il est important de se rappeler d’où l’on vient, et pour ça, rien de mieux qu’un nouveau morceau de tonton Rim’k.
Membre de collectifs mythiques du rap français, le 113 et la Mafia K’1 Fry, sa longévité dans le rap (plus de 25 ans maintenant) montre qu’il a su se renouveler et s’adapter aux nouvelles vibes, tout en gardant son identité propre. C’était sans doute d’ailleurs l’idée cachée derrière le titre de son dernier album Mutant sorti en 2018. Depuis, il n’est pas resté inactif, avec des apparitions en feat dont la dernière en date sur un des albums majeurs de cette année : Rooftop de SCH, pour le morceau Solitude.
Cette fois c’est bien en solo que Rim’k revient, avec Turbo.
Avec Benjay à la prod, on retrouve un peu de mélancolie, avec la guitare très mélodieuse, bien accompagnée par les drums qui encadrent les flows du rappeur de Vitry (91). On dit bien les flows, puisqu’il en change pas mal sur le morceau, ce qui évite la monotonie. Mais ça on avait presque l’habitude, tant il a eu l’occasion de prouver son talent de kickeur durant sa longue carrière. Ce qui serait plus caractéristique du « nouveau » Rim’K, c’est bien les mélodies et les flows plus chantés, comme sur le refrain du son qui reste bien en tête. On remarque aussi un gros travail sur les ad-libs, surtout dans le premier couplet. Et oui, un vrai mutant qui ne vieillit pas d’un trait !
Enfin presque, car s’il ne vieillit pas dans son style et bien au contraire, on sent dans le texte que Tonton prend de l’âge et des responsabilités. Malgré sa réussite, il a toujours les mains sales, ce qui ne fait pas bon ménage avec la vie de famille : « ça fait flipper ma femme« . On sent également de l’inquiétude, et on le comprend quand on voit le bordel que c’est dehors aujourd’hui il est normal de se demander : « quel monde j’vais laisser à mes gosses« .
Loin de faire les choses à moitié, le morceau est accompagné du clip réalisé par Colin L. Avec beaucoup d’effets, on a un visuel très travaillé qui reprend bien l’idée du morceau, avec un Rim’k qui prend du recul, posé sur sa fenêtre ou sur le toit du bâtiment pour observer le monde.
Le prince de la ville, jeune et ambitieux est devenu un père accompli et prend du recul sur ce qui l’entoure. Ce qui ne change pas, c’est qu’il arrive toujours à nous faire profiter de tout ça avec de gros morceaux et on a hâte de découvrir un potentiel prochain album. Pour ça, il va falloir mettre le Turbo !
Rim’K – Turbo
