Sauveur Eloheem : Lorsque le Rap est anti-conformiste

Le Rap n’est pas toujours caricatural. Si il y a désormais 3 ou 4 rappeurs par quartier, si la plupart des rappeurs se contentent de juxtaposer des punchlines dans des ego-trip douteux, ou encore que la plupart d’entre eux posent devant les caméras avec chiennes et armes de service, ce phénomène est étendu et non pas généralisé.
Sauveur ne fait pas partie de la junte rap qui est apparu lorsque le mouvement hip hop s’est emparé de la Planète. Certains arrivent au Rap pour la musique d’autres par l’écriture. Ce rappeur parisien a commencé par gratter frénétiquement ce qu’il n’arrivait pas forcément à exprimer. Ses lyrics d’une obscurité qui frise la recherche hystérique de néant sont une véritable décharge émotionnelle.

Avant de poser ses textes sur des productions instrumentales généralement tout aussi noires que ses textes,  Sauveur passe par la littérature et sort plusieurs textes pour mettre à nu son âme souvent torturée. (Un recueil combinant trois de ses textes, intitulé «Âme Scarifiée», est disponible à la vente.)

Puis il sort plusieurs Ep sur son label Cuttlefish Music Empire. Un véritable collectif qui réunit plusieurs artistes de divers horizons : aussi bien des vidéastes amateur, que des Beatmaker, et des rappeurs. Sauveur produit également des instrumentales et des compositions de musiques électroniques sous le pseudonyme de Bob Snob.

Lorsqu’on lui demande pourquoi il n’adopte pas de stratégie marketing, le rappeur préfère dire que son processus créatif n’est pas conditionné par la recherche des aspirations du public. Il se hisse comme un drapeau blanc sans étendard porté par la force des tempêtes créatives qui s’éprennent de lui assez souvent. L’Ep de Sauveur «L’enfer» est un objet musicalement non identifié dont le premier extrait «J’suis High» a déjà pas mal remué la chaîne de freestyle Daymolition. Il a dernièrement sorti le 7 Titres «The Dead Tape» et prépare de nouvelles sorties.

Naviguant entre le Trash et la morale, Sauveur tient sur la brèche qui sépare le rap et la poésie.