Pour le clip de la chanson El Dorado issue de l’album Yasuke d’IAM sorti en Novembre 2019, on se retrouve plongé dans l’ambiance du plus célèbre western du cinéma, Le Bon, La Brute et le Truand. Ce titre en featuring avec Kalash est le quatrième titre à être clippé et ce sous la direction non pas de Sergio Leone mais de Didier D Daarwin également photographie qui collabore avec Akhenaton depuis une vingtaine d’année et signe la plupart des clips d’IAM ainsi que ceux de Soprano.
Depuis toujours IAM aiment s’inspirer d’univers différents dans leurs textes, l’empire du côté obscur faisait référence à la saga Star Wars, Yasuke fait référence à la culture asiatique et aux samouraïs et ici dans El Dorado il s’agit du film de Leone. Le premier album de Khéops en 1998, le dj du groupe, s’intitulait justement Sad Hill et faisait référence à ce film, nous sommes sans rappeler que Sad Hill est le nom du cimetière où se retrouvent Blondin, Sentenza et Tuco lors de la scène finale. Dans le son Akhenaton reprend le même rôle qu’il avait pris pour l’album de Khéops qui est celui de Sentenza la Brute, tandis que Shurik’n lui change de rôle au profit du Truand et Kalash prend celui du Bon. Le titre se nomme Eldorado qui signifie le pays doré, en référence aux conquistadors espagnols qui pensaient trouver un pays avec une multitude de trésors durant leur exploration du Nouveau Monde. C’est un peu le même but que poursuivent les personnages du film qui sont à la recherche d’un chargement d’or disparu.
Le titre est très imagé, rien qu’en entendant la chanson on visualise assez bien l’ambiance dont ils sont en train de parler « Des cactus et du sable, desscorpions et des crotales/ Des vautours et des chacals (Sad Hill) ». Akhenaton s’avère être aussi impitoyable que le personnage qu’il représente « Alors j’ai mis le silencieux, armé et shooté / Encore un corps dans le vide-ordures ». Kalash, qui apporte sa touche mélodieuse très dancehall n’est pas en reste version cruauté « Mon gun te fera danser le tango, joue pas les Rambo / Une seule issue c’est le tombeau ». Le mélange far west, rap, ragga dancehall est assez cohérente et prend plutôt bien.
Cela aurait pu être compliqué à mettre en image car des images ont déjà pris place dans l’imaginaire de l’auditeur mais le réalisateur réussit avec brio à retranscrire fidèlement ce qu’on y voyait déjà. Ce qu’on y voit c’est, bien entendu, un paysage particulier avec son immensité désertique et ses montagnes sculptées par l’érosion, le cimetière de Sad Hill avec des milliers des tombes joue également un rôle important. Le clip est tourné comme un court métrage avec ces interludes écrites nous permettant de comprendre le fil de l’histoire, car oui, il y a bien une histoire la même qui celle du film qui est la recherche du magot qui va finalement prendre la forme d’un micro d’argent, (en plus de la liasse de billet). Il s’agit d’un petit clin d’œil à l’album le plus vendu du groupe mythique, l’école du micro d’argent.