Comme chaque année depuis maintenant plus de 10 ans, la rentrée musicale a été amorcée pendant 3 jours durant le MaMA Festival & Convention. Si vous ne connaissez pas cet événement, sachez que c’est le plus gros rassemblement de la filière musicale en France, il rassemble plus de 5000 professionnels de la filière, organise plus de 80 concerts et 150 conférences, le tout aux abords de Pigalle dans les différentes salles de concert du quartier. Avec l’équipe de Rapunchline, on s’est rendu sur place pour rencontrer les nouvelles étoiles du rap, dont une en particulier qui brille de plus en plus fort sur la scène rap marseillaise. Rencontre avec un artiste qui n’a pas fini de faire parler de lui, j’ai nommé 100 Blaze.
Salut 100 Blaze, on est ravis de te rencontrer enfin ! Est ce que tu peux te présenter en quelques mots pour ceux qui ne te connaitraient pas ?
Je m’appelle 100 Blaze, j’ai 21 ans et je fais de la trap. Je suis marseillais, j’ai signé chez Dream Street Music qui est un label marseillais de la Castellane. J’ai sorti mon premier album chez Def Jam en 2019.
Pourquoi ce nom 100 Blaze ?
Parce que je ne savais pas comment m’appeler, et j’avais trop d’idées de noms, donc je me suis dis que j’allais être sans nom, sans blaze… Binks !
Je sais que t’as fais du théâtre pendant pas mal de temps, est ce que ça t’a apporté dans ta musique ? Si oui, de quelle manière ?
Dans ma musique un peu, j’ai plus de facilité à interpréter certaines choses à l’écrit, à les imaginer… Pendant 6 ans j’ai joué des rôles de gens, et à l’écrit j’essaye de jouer encore plus facilement le rôle du mec qui a fait de la prison… J’essaye de l’utiliser comme ça ! Au niveau de la présence scénique aussi, même si de base, si j’ai commencé à faire du théâtre ce n’était pas pour ça, c’était pas pour m’améliorer sur des points, j’étais juste curieux. J’étais déjà très agile, mais c’est vrai qu’être sur scène, c’est avoir un public en face de toi, c’est parler à toutes les parties du public, et ça c’est des trucs que tu dois faire aussi quand t’es au théâtre.
Quelles sont tes sources d’inspirations dans la musique ou dans d’autres domaines culturels ?
Cinéma, je dirai Tarantino, littérature, je dirai Guillaume Mussot, même si bon on va m’insulter (rires). En termes de musique, je dis beaucoup Future, je dis souvent Future, mais sinon beaucoup de rap français forcément : en ce moment j’écoute Rohff, Booba… Le dernier album que j’ai écouté c’est l’album de Naps “Best Life”, du lourd !
Comme il l’est souvent souligné, la particularité de tes textes, est que tu alternes français et anglais, y-t-a-il une langue que tu préfères ? Y-a-t-il une stratégie afin de pouvoir parler à plus de monde à l’international avec ta musique ?
Je préfère rapper en français puisque forcément c’est ma langue maternelle, mais c’est vrai que l’anglais a pris une place tellement importante dans mon écriture, que je me reprends parfois à finir des phrases moi-même en anglais… Je jongle avec les deux en fait ! Pour ce qui est de la volonté de s’exporter à l’international, je dirai qu’au début ce n’était pas calculé quand j’écrivais des sons de mon côté, je captais même pas que c’était fourré de pleins de mots anglais, et quand c’est sorti sur internet et que les gens m’ont catégorisé en mode “Lui, c’est le mec qui mélange anglais et français”… Je me suis dis que j’allais l’utiliser et carrément faire des sons totalement en anglais, type un peu Burna Boy. Comme ce n’est pas forcément très commun dans le rap français, j’en joue encore plus.
Tu as participé au très gros projet 13 Organisé, est-ce que tu peux m’en dire un peu plus sur comment s’est faite ta participation ? Comment ça s’est passé ?
On a contacté mon producteur, on a répondu présent bien sur ! En fait, le truc avec 13 Organisé, c’est que c’est une grande récréation, on est désorganisé en fait ! On fait des sons, on pose et si au final il manque des gens, et bien on rajoute. C’est fait comme un album d’un mec qui l’enregistrerait en solo dans son studio, et c’est ça qui est impressionnant, parce qu’on est beaucoup sur le projet. Moi quand je suis arrivée en studio, c’était la même sensation que quand j’enregistre solo, des gens qui parlent la même langue que moi, on se connait par coeur déjà… C’est détente de ouf ! Comme ils l’ont dit pendant le live, c’était à base de burgers et de vodka (rires).
Ça fait quoi de faire partie d’un projet et de partager un son avec autant de légendes du rap ?
C’est trop cool honnêtement, parce que quand je suis arrivé au studio et que j’ai vu qu’il y avait Sat de la FF, qu’il y avait Keny Arkana… J’en passe, j’en oublie, on va m’en vouloir (rires), mais il y avait du beau monde ! Quand j’ai vu ces gens-là, je me suis directement mis en mode “là maintenant je suis une éponge”, je voulais absorber le maximum d’informations. Puis je me suis rendu compte que ces artistes-là étaient eux aussi dans la même optique vis-à-vis de moi, c’était une sensation trop agréable… Ils m’aidaient, puis je les aidais, c’était un vrai échange et un partage ! Un moment, il y avait un passage où dans les couplets, il fallait backer, et on rentrait tous les 5,6 artistes dans la cabine, et on criait tous ensemble. C’est la famille quoi !
Entre RK et Koba LaD présents sur ton premier projet, et cette participation à une des mixtapes les plus écoutées de 2020, j’ai l’impression que tu as su bien t’entourer : à quel point l’entourage c’est important pour toi aujourd’hui ?
C’est hyper hyper important, et plus je commençais à prendre de l’ampleur dans le rap, et plus je m’en rendais compte. Je fais que grimper, et je sais que ce soit dans un clip, dans une musique, dans la famille… Les gens qui t’entourent c’est ton quotidien. Ça peut aller super loin quand c’est nuisible. Si on te tire vers le bas, que c’est ton collègue avec qui tu as grandis, que toi tu veux toujours bien faire pour lui et que de son côté tu sens bien que c’est pas le cas… C’est comme ça que t’apprends, t’as pas le choix en fait. Ça fait faire le tri, alors qu’en fait le gars s’il avait vraiment voulu être là, il se serait donné les moyens… Mais moi j’ai eu de la chance, parce que les frérots de Dream Street, ils m’ont cash expliqué ça depuis mes 17/18 ans, et moi dès le début j’étais en mode “Ah ouais ? Sérieux ?”. Puis au fil du temps, ça finit par se réaliser, et finalement ce ne sont que des leçons de vie.
Est-ce que tu es toujours basé à Marseille ? Si oui, est ce que déménager un jour semble être une possibilité ?
En fait, j’ai un problème, enfin c’est pas vraiment un problème avec Marseille c’est un problème avec les autres villes. Dès que je pars de Marseille trop longtemps, même pas trop longtemps mais genre une semaine hors de Marseille, j’ai besoin de revenir. Après j’ai envie de bouger, j’ai trop envie de voyager, j’ai pas trop voyagé dans ma vie, rien que les États-Unis, je n’y suis jamais allé. J’ai trop envie d’aller aux États-Unis ! J’ai envie de bouger partout et Inch’Allah c’est la musique qui va me mener à voyager autant !
Voilà déjà 2 ans depuis ton dernier projet « Depuis minot« , est-ce que tu as des actus à nous annoncer ? Quelle va être la suite ?
On va envoyer le premier single qui devrait être un featuring… Avec deux artistes… Voilà je ne peux pas t’en dire plus (rires).
Pour finir avec une dernière question : est-ce qu’il y a un artiste/un groupe à qui tu aimerais donner de la force, qui mériterait une meilleure exposition ?
Ça c’est une très bonne question, ça régale ! En vrai je n’ai pas beaucoup d’affinités avec les rappeurs, j’essaye vraiment de mélanger le moins possible avec le perso. Mais il y a quand même une poignée de rappeurs marseillais qui m’ont soutenu, après si je dois en pointer un du doigt, genre donner de la force, c’est Drasko. C’est un artiste de chez Dream Street Music, il a déjà sorti quelques clips, il saccage ! Il faut vraiment aller écouter tout ça les gars !