Après avoir dépeint « Les couleurs de (sa) peine » en 2022, Zamdane est de retour avec l’opus « Solsad », qui comprend des collaborations avec Josman, Pomme, Kekra et So La Lune. C’était il y a bien longtemps. L’enfant de Marrakech pose ses valises à Marseille. Après avoir côtoyé le quartier des artistes du cours Julien, il écrit ses premiers textes. Quelques années plus tard, aussi productif que Jul, aussi tourmenté que Damso, il enchaîne une série de freestyles d’« Affamé ». Alors que son talent ne fait plus aucun doute pour les initiés, il dévoile un hommage à son parcours et à ses démons intérieurs avec ce single « Monstres » poétique et esthétique qui vient ponctuer la sortie de son album.
Zamdane dévoile ses « Monstres » !
Dans une interview en 2022, tandis qu’il défendait son opus « Couleur de ma peine », l’artiste évoquait sa passion pour la musique dans un interlude empreint d’émotion : « Je vis pour la musique, c’est la musique qui donne un sens à ma vie, ce n’est pas un style de vie, ce n’est pas un lifestyle, c’est essentiel, tu vois, comme boire de l’eau. » Et cela se ressent. Déjà à ses débuts, les tribulations de l’enfant de Marrakech dans le rap français ont toujours eu quelque chose de poétique, comme ce « Padme » qu’il lance dans l’un de ses premiers EPs : « t’es comme une fenêtre en enfer ». Peut-être parle-t-il déjà de sa passion pour le rap. Dans le titre « Monstres », il évoque aussi sa mélancolie.
La composition instrumentale du morceau a été signée par DANCE et JY Prod. Dance a déjà collaboré avec le rappeur sur des titres comme « Boyka » et « Affamé #8 », il a aussi produit des titres pour Hamza, et il est à l’origine du titre « Les raisons de la colère » par IAM. JY Prod est pour sa part omniprésent sur le premier EP de Zamdane « 20’s ». La composition est langoureuse et mélodieuse avec un déroulé de quelques notes de piano très poétique.
L’artiste y fait évoluer son flow avec de très bonnes variations. Pas du tout monotone, il donne par sa seule interprétation énormément de rythme à un titre tout à fait mélodieux. Sans égotrip, sans testostérone, il y raconte son vécu entre bonheur et damnation. Car l’artiste fait depuis toujours le choix de la réalité plutôt que du fantasme.
Le visuel, aussi esthétique que l’ensemble, est tourné en noir & blanc dans un Colisée où apparaissent les démons du passé sous forme d’ombres. Il est l’œuvre de Lucas Courtin & Hugo Gatefait, des réalisateurs peu accoutumés au clip de musique urbaine, et qui viennent de mettre en scène le superbe « CORPS ACCORD » pour Lamarre.