C’était le premier acte du dénouement du fil rouge BFM TV des vacances : Booba, Kaaris, et leur rixe qui a fait valser les médias tout l’été. C’était il y a un mois, Booba rencontrait Kaaris dans un aéroport après plusieurs années d’invectives réciproques, de vidéos, de clips, et un peu avant de featurings. Si les deux hommes ont rappé ensemble sur « Kalash » extrait de « Future 2.0 » et sur « L.E.J » extrait de « Or Noir », ils ont depuis alimenté une haine réciproque et sans limite qui part de rien.
Hier, l’audience accueillait tous les participants à la rixe. Il faut savoir que l’affaire Booba / Kaaris qui n’est en réalité qu’une rixe entre deux hommes a pris des proportions extraordinaires à cause du traitement médiatique de l’affaire. Les médias « traditionnels » ont malheureusement fait un amalgame entre le Rap et la rixe, en réduisant un mouvement riche et en pleine expansion à deux ou trois droites distribuées au coin d’un aéroport. Les deux rappeurs certes ont fait preuve d’immaturité, mais il serait réducteur de créer une confusion entre le mouvement Hip Hop et cette rixe, et également de croire que l’oeuvre de Booba et Kaaris se limite à la violence.
Jusque là, les deux grosses têtes du rap ont fait le tour des médias. Mais depuis quelques temps, des voix discordantes se font entendre comme Niro, Rockin Squat, deux légendes du Rap pour leur pérennité dans le milieu, mais aussi une jeune journaliste Mekolo Biligui qui n’a pas eu froid aux yeux hier sur CNEWS.
C’est avec cette sentence que le procureur va commencer son réquisitoire : “Un spectacle indigne et ridicule…”. Les 11 prévenus dans le boxe, avec Elie Yaffa et Okou Gnakouri en tête, « regrettent » amèrement ce qui s’est passé. Ont-ils vraiment le choix finalement ? Le procureur part carrément au clash contre Booba en jetant d’un coup à l’interprète de « Centurion » : “Petits bourgeois du clash”. On regrette quand même que le représentant de l’Etat ne s’en soit pas tenu uniquement au fait. Cependant, il revient à la réalité de temps à autres : “Ce qui est acquis au débat, c’est que [Booba] a porté le premier coup. Mais aussi que c’est [Kaaris] qui est allé à son contact pour engager l’altercation”. Les deux accusés commentent ensuite les images vidéos. L’audience est suspendu un moment car dans la précipitation, l’institution judiciaire a oublié d’amener un interprète pour Gato qui ne parle que Créole et Anglais. C’est un moment assez « burlesque ».
Puis arrive le moment tant attendu, le procureur requiert finalement une année de prison avec sursis pour les deux participants. Délibéré le 9 octobre, 4 jours avant le grand concert de Booba à l’U-Arena. La justice aime les symboles. Pour finir on citera une punchline de Tandem dans le morceau « 93 Hardcore ».
