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Pourquoi The Wire est devenu culte dans les quartiers français ?

The Wire est une série créée par l’inébranlable David Simon. Par la suite, le showrunner a réalisé beaucoup d’autres merveilles comme Treme mais The Wire reste son bijou. Avec Oz, et Twin Peaks dans une moindre mesure, le showrunner lance un format contemporain après les soap comme Dallas ou Côte Ouest. Mais pourquoi la série a autant de succès dans les quartiers français ?

Pourquoi The Wire est devenu culte dans les quartiers français ?

Tout d’abord car The Wire est ultra réaliste. La série décrit les relations tumultueuses entre les dealers, la Police, et les hommes politiques. Au lieu de verser dans la caricature, David Simon a étudié Baltimore des années durant avant d’écrire son plus bel ouvrage. La série a été inspirée par le livre « Baltimore » et par la vraie vie d’un dealer : Melvin Williams. Interrogé par Télérama en 2012, Fababy raconte que si cette série a eu autant de succès c’est qu’elle sort de tous les stéréotypes en moquant les autres séries et films qui traitent des quartiers : « On y montre des types qui disent « z’y-va » !Ça fait des années que plus personne ne parle comme ça. ». 

Le rappeur insiste sur le côté réaliste de la série : « Comme dans la vraie vie, les personnages baissent les prix de la drogue quand la qualité est mauvaise, et les grands qui sortent de prison se font dépasser par les petits qui ont pris la suite… ». Oui The Wire montre le four tel qu’il est.

Mieux encore les deux personnages principaux Stringer Bell interprété par Idris Elba et Bavon Barskdale sont comparés à certains caïds des banlieues françaises. Fababy renchérit chez Télérama en 2012 :« Stringer Bell, il ressemble aux mecs du 9-2 [Hauts-de-Seine], il pense business, après, il agit. A l’inverse, Avon [Barksdale], il serait plus comme les types du 9-3 [Seine-Saint-Denis], qui sont plus dans la violence, qui tirent et qui pensent après »

Tout au long de sa carrière David Simon a dépeint les excès et les abus du libéralisme sauvage : “Nous construisons nos scénarios sur l’idée que nous nous faisons des villes américaines aujourd’hui. The Wire, c’est un regard porté sur l’état de l’empire américain” (DAVID SIMON 2007). Il ajoute “L’idée que le capitalisme débridé pourrait se substituer à toutes les politiques sociales, que la mondialisation finirait par donner autre chose que l’exclusion des travailleurs, toutes ces idées, ça ne tient plus aujourd’hui.”

Si The Wire a autant de succès c’est que c’est une peinture de la société d’aujourd’hui, et pas un magma de fantasmes. Dans The Wire on vit misérablement, on meurt ou on s’enrichit sur le dos des autres. Il n’y a aucune morale dans cette vérité. Beaucoup de films ou de séries traitant des quartiers ou du hood américain se sont enfermés dans le mythe des gangsters surpuissants ou des quartiers victimes. 20 ans après sa diffusion, les jeunes se reconnaissent toujours dans la série.

ZeZ XXI
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@zez_xxi
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