Ashkidd, qui n’a pas fini de défendre son premier album studio sorti fin janvier 2021, envoie le clip Arizona. Le projet intitulé L’amour et la violence balaie ces deux thèmes mis en opposition, tour à tour dans les différentes chansons. Les extraits déjà clippés Hallucinations, Dans la ville se trouvent du côté de la violence alors que Novembre se trouve du côté de l’amour.
Malgré le fait que les titres affiliés au thème de la violence soient moins nombreux, c’est en majorité ceux-là qu’il choisit de mettre en image. Arizona ne déroge pas à la règle, peut être cette violence est plus facile à montrer, comme en témoigne la pochette de l’album où Ashkidd apparaît blessé au visage. L’artiste accorde de l’importante à l’esthétique et c’est pour cela qu’il s’est entouré de Nadia Bellalij et 5:AM, spécialistes de photographie et d’arts visuels.
Ashkidd décrit la violence de son quotidien, un quotidien dans lequel il se sent seul et qui est fait d’ennui. Il compare cette sensation de solitude au désert d’Arizona qui est fait de vastes étendues et de villes fantômes « Et j’suis seul, un désert ; Arizona ». On y voit le vent qui souffle et soulève le sable, un paysage propice à l’introspection. On est plongé dans l’Etat américain puis la seconde d’après on a l’impression d’être chez lui à Strasbourg. Il mélange les deux univers, le réel qui est très street « Nike Air, caillera de vie, zonard », on le voit compter ses euros, on peut même voir des vignettes TN sur son tableau mais en même temps ses amis boivent un soda de chez Five Guys, et il conduit une voiture américaine. Avec son cuir de motard affublé d’un drapeau américain, des grillz sur les dents, un iguane sur l’épaule, il nous entraine avec ce son un peu lunaire aux ambiances cloudy.
Ashkidd, largement influencé par la chanson française, le R’n’B et la pop américaine, sur une production de Freaky Joe (Zikxo, Tsew The Kid, Djadja & Dinaz) emmène l’auditeur loin, dans un ailleurs « Laissez-moi partir au loin, au moins juste un moment / Et la Lune m’attire, le soir quand elle sature ».
L’élément du sablier revient plusieurs fois et clôt le clip et cela pour une signification énigmatique. A la fin de la chanson le désert qui était un lieu de perdition devient soudain un but à atteindre. Avant il rêvait de grosses sommes, seul dans ce désert, bientôt avec des liasses en main, il sera le lieu à atteindre « Et j’irai très loin baby / Un désert ; Arizona ».