Hamza est un rappeur qui a ses « époques », un peu comme le peintre Picasso. Entre la cloud de 1994, la drill de 140 BPM 2 et les morceaux plus chill, comme ce featuring avec Christine and the Queens et Oxmo Puccino sur un remix de la B.O. de Eternal Sunshine of the Spotless Mind, il y a tout un monde.
En juin, Hamza dévoile un nouveau projet intitulé Mania, qui comprend plusieurs featurings avec Werenoi, Bayron Messia et Rema. Le projet s’est vendu à un peu plus de 25 000 exemplaires en première semaine, soit un peu moins que Sincèrement, son avant-dernier album, qui avait démarré autour de 40 000 ventes.
Cependant, Hamza reste un artiste unique, qui maîtrise parfaitement tous les styles et impose des atmosphères singulières, y compris dans ses prestations scéniques et ses visuels, toujours profonds et travaillés. Il y dévoile notamment le titre Yesterday, homonyme d’un hit des Beatles, sur le thème de la nostalgie.
Hamza évoque le nouveau monde avec Yesterday
La composition instrumentale du morceau est signée Ponko — ne cherchez pas, le beatmaker accompagne Hamza depuis ses débuts. Il avait notamment produit le très vaporeux Life sur le premier album du rappeur. Il collabore également avec Damso, pour lequel il a signé Passion et Perplexe. Ce n’est d’ailleurs pas une coïncidence s’il est derrière BXL Zoo, le featuring entre les deux artistes.
La production, à la fois rythmée et très marquée par les sonorités US, repose sur un sample de piano qui tourne en boucle, lui conférant une identité unique. Hamza y évoque un monde en pleine mutation :
« Les filles dans mon ghetto n’ont même plus d’cœur, yeah
Elle cuisine la dope d’vant la p’tite qui pleure, yeah »
ou encore :
« Des p’tits frères ont grandi, c’est devenu des bandits (des bandits)
Compter les billets, recompter les baddies
En bande organisée comme Illuminati (yeah) »
Le visuel en noir et blanc est signé Hugo Bembi et Sacha Naceri. Le duo avait déjà réalisé Réel (featuring Zed) ainsi que Nobu, deux clips marqués par leur esthétique monochrome. Apparemment, les deux réalisateurs affectionnent tout particulièrement ce type de visuels minimalistes et contrastés.
