Quand on y réfléchit bien, les titres des albums de Jul racontent un véritable « storytelling ». Le rappeur ayant vendu le plus d’albums en France dans l’histoire du rap commence sa carrière avec « Dans ma Paranoïa ». À cette époque, alors qu’il vient de lancer un mouvement qui s’exportera dans toute l’Europe — jusqu’en « Suède », comme il le dit lui-même dans « Clique » — il n’est pas très friand des interviews.
Chez Musicast, alors que les journalistes sont réunis pour découvrir son deuxième projet, « Je trouve pas le sommeil », la chargée de production prévient : Jul n’est pas très chaud pour les interviews.
Dix albums plus tard, le rappeur fait taire tous ses détracteurs, auxquels il répond dans ses freestyles magiques, en alignant les disques d’or et de platine. L’artiste, qui rencontrait quelques soucis avec son label d’origine Liga One Industry, devient l’un des entrepreneurs du rap les plus emblématiques de France grâce à D&P, où il développe le nouveau son marseillais, aujourd’hui reconnu à l’international.
Ce ne sont pas ses projets collectifs — réminiscences des compilations « Hostile », « Première Classe », ou encore la bande originale de « Taxi 1 » (qui réunissait tout le rap marseillais à l’instar de « 13 Organisé ») — qui diront le contraire. Pour la première fois depuis des décennies, Jul réunit les gardiens du temple IAM, mais aussi Kofs, SCH, et toutes les générations du rap marseillais. Il dévoile le projet « D&P à vie » avec « 2 Coups d’avance », un avant-goût de son nouveau projet.
Jul a « 2 coups d’avance » !
La composition instrumentale du morceau est signée Samzer, Provokind et Arian. Samzer collabore également avec les poulains de Jul, comme Gips, considéré comme l’un des héritiers spirituels du rap marseillais. Il a notamment composé pour lui les titres « Un Siphon » et « Samedi Soir ». Plus récemment, il a également produit « Cartel de Ali » pour TK, un autre digne successeur de l’univers de Jul. De son côté, Provokind a également travaillé avec TK sur le morceau « Koala ». La production musicale s’inscrit pleinement dans la lignée des « titres à la Jul ».
Jul part en « egotrip » total :
“Là, c’est JuL, c’est pas une IA, t’y as fait le game, je l’agresse
Il reste peu de gens fiables, ne donne jamais ton adresse
J’ai des tas de problèmes, mais ça va, j’m’en sors, postiché quand j’promène
M’en fous, moi, j’sors le Prada quand je sors avec madame”
Dans le visuel réalisé par Gaël Movie, l’artiste exécute une chorégraphie dans une arène sportive. Le réalisateur est également à l’origine du clip « Fake & Cam » de Kerchak, ainsi que de « La Lettre », signé par Demi Portion et Furax Barbarossa.
