C’est un membre éminent de la grande vague du petit rap subversif. Depuis maintenant un an, des projets ouvertement contestataires quelques fois très « borderline » au niveau des idées pullulent chez les disquaires. Il y a eu « le cas« Freeze Corleone qui finira en questions au gouvernement à l’Assemblée Nationale mais il y a eu aussi le projet de Django avec Flem, Alpha Wann et aujourd’hui « Tout travail mérite salaire« . Même la vieille garde du rap français reste circonspect devant cette évolution. Un rap qui choque même les rappeurs.
Avec « Tout travail mérite salaire« , Ratu$ qui se présente lui même comme un rat d’égout plonge à contre courant. Pas de sons latino, d’autotune à foison, l’album sort l’été sans titre d’été. La technicité est pourtant au rendez vous. Au niveau des lyrics ce n’est pas du Freeze Corleone mais c’est du rap sans concession : »Et s’il légalise le shit on vendra de la méthamphétamine« .
Des sonorités Drill & Trap dans l’essentiel comme sur « 93P » et « Surtaxé« . Puis il y a ce hit de l’underground avec Infinite, Alpha Wann et K.A.S. Lorsque ce genre de Rap parle, on écoute même si on ne connaît pas. Le titre est un hit. Il cumule les distinctions comme un rappeur signé en Maison de disque taxé d’une direction artistique de Major dictatoriale. Avec ce rap là, ce rap subversif c’est le rétablissement. Les rappeurs échappent à tout contrôle comme avant.
Alors pourquoi pas se tester aux sonorités plus vaporeuses comme sur « Nouveau Poste« . Non le gangsta rap s’est épris de Ratu$ avant même qu’il débarque dans le gangsta rap. Même ces textes les plus doux sont épris de douleur et de dureté.