Médine est au cœur de la tourmente depuis plusieurs semaines déjà, le 21 septembre le rappeur originaire du Havre annonce sur Twitter qu’il se doit d’annuler ses deux concerts prévus le 19 et 20 octobre au Bataclan, une seule date pour les remplacer: le 9 février 2019 au Zénith. En cause ? Des menaces de la part d’un groupe d’extrême droite nommé AFO ( Action des forces opérationnelles), ils projetaient en effet de tuer Médine lors de ces concerts (en atteste des documents retrouvés lors de la perquisition d’une de leurs planques) et même les spectateurs partant du principe que « les spectateurs sont des ordures ». Ces propos sont inscrits sur leur site intitulé Réseau libre et des passages odieux de ces messages en ligne viennent d’être révélés :
« La Saint-Barthélemy (tristement célèbre massacre des protestants en plein Paris en 1572, ndlr) se fêtera en 2018 les 19 et 20 octobre » (AFO)
« Il y a, c’est évident, des opérations prévues par divers groupes de patriotes, pour les concerts orduriers des 19 et 20 octobre au Bataclan. […] Pour info, nous pensons qu’aucune action “légale” ne pourra empêcher ces concerts. Réseau libre travaille donc sur un autre type d’action, sans s’inquiéter des probables dommages collatéraux, partant du principe que tous les spectateurs sont des ordures… » (AFO)
Au cours de la tempête polémique engendrée par cette affaire, Marine Le Pen et Laurent Wauquiez ce sont eux aussi engouffrés dans la brèche médiatique en assurant que c’était un déshonneur pour les français et un manque de respect pour les victimes que de voir cet artiste se produire dans cette salle. Le rappeur avait lui répondu en accusant l’extrême droite de vouloir « dicter la programmation de nos salles de concerts » et « plus généralement limiter notre liberté d’expression » en étant soutenu par ses nombreux fans ne comprenant pas la polémique et outrés de le voir se faire refuser une salle parisienne, mais aussi par des associations de victimes qui assuraient par communiqué ne pas vouloir que leur souffrance soit l’objet de récupération politique. Pourtant les politiques ne sont pas les seuls à avoir l’artiste en ligne de mire, en effet, son nom figurait sur les listes de Daesh comme personnalité française à abattre, Daesh qui avait fait d’une nuit d’horreur celle du 13 novembre 2015.Cela dit deux familles de victimes ont, quant à elle, porté plainte, pour ne pas que Médine se produise au Bataclan, c’est même un des pères d’une victime qui serait à l’origine de cette polémique en lançant un appel sur les réseaux sociaux.Une polémique qui se base sur le titre d’un album de 2005 incompris et des paroles sorties de leurs contextes pour en attaquer l’auteur, un artiste pacifiste aux combats divers dont le féminisme. Mais derrière ce gros boom médiatique, se soulève un vrai questionnement sur la société française d’aujourd’hui. Comme souvent, les gens aux messages forts sont dérangeants.
