Les retournements de situation, les énigmes, et les mystères sont le lot quotidien de Damso sur les réseaux sociaux. Comme le Sphinx qui se tient devant l’imprudent voyageur, le rappeur sur les réseaux comme dans ses morceaux interrogent beaucoup plus qu’il ne répond.
Il y a quelques semaines, le parolier sortait un ouvrage intimiste répondant à l’appel du « QALF« . L’œuvre était annoncée avant sa signature au 92i. Symboliquement aussi, c’est un pied de nez à Booba. Car ces quelques années dépensées au 92i deviennent une parenthèse dans la carrière du rappeur. Une parenthèse qui toutefois l’a couvert d’or, de platine, et même de diamant.
Dans le style, « QALF » ce n’est plus vraiment du rap à l’état pur. Dans son essence, c’est surtout un alliage entre le Rap d’aujourd’hui et la chanson française d’hier. Au delà des influences musicales diverses qui ornent ses mélodies, Dems est devenu un Brel, un Brassens d’une nouvelle époque. Avant d’être scandés, tous ces chanteurs choquaient. Disons que depuis que la chanson française « a perdu ses couilles« , c’est « eux la nouvelle chanson française » comme le crie le Prim’s Parolier dans son titre « Chanson française« .
Mais à chaque fois que le rappeur de Bruxelles bouge l’un de ses pions sur l’échiquier du Rap Jeu, il réalise une nouvelle énigme. L’intitulé de son troisième album solo « Lithopédion » a fait l’objet d’une véritable quête des Damsologue, anthropologue du rappeur belge sur la toile. Et lorsque l’on connaît le sens de ce mot on peut comprendre le désarroi de ceux qui se sont contentés d’apprécier Damso, sans en devenir un fanatique, lorsqu’ils ont cherché à comprendre l’énigme de « Lithopédion« .
Le projet « QALF » à peine sorti dans les bacs et déjà voilà que les Damsologue reprennent du service. Pour cause la durée de l’album n’est pas là même sur les affiches placardés un peu partout et sur Spotify. Voilà que les Damsologues prédisent un volume 2 encore plus puissant que le premier. Damso a ensuite démenti cette thèse et a conseillé à ces gens de savourer l’album. Ces mêmes diggers avaient déjà un prédit un « Damn » 2 à Kendrick Lamar. Vous comprenez le Prince de Compton avait utilisé une dominante rouge pour son album (couleur officiel des Bloods à LA) il devait absolument rendre hommage aux Crips. Non, la plupart du temps, ces inepties ne trouvent pas réalité. Mais alors qu’il a lui même résolu l’énigme de la durée de QALF, le rappeur disparaît de Twitter. Dans la vie comme dans la musique, Damso essaie de dire quelque chose. Peut-être la suite de l’alphabet à venir ?
Les voies du rappeur de Bruxelles sont impénétrables et si « Dieu ne ment jamais« , Damso sème le doute.
