Aux USA, les artistes adorent les petites surprises. Qui ne se souvient de l’album « Beyoncé » dévoilé par la femme de Jay-Z sans aucune annonce préalable et encore moins de promotion. L’opus qui comporterait le tube « Drunk for Love » a explosé les records. A l’heure où les artistes rivalisent d’imagination pour leur promotion, Beyoncé est arrivée comme une diva. Tous les artistes malheureusement ne peuvent pas se permettre cette entrée en matière. Et un rappeur indépendant qui procéderait de la même manière ne dépasserait sans doute pas les 1000 streams sur Spotify.
Pour ce dimanche 1 er février, Drake arrive avec un petit titre surprise ou plutôt un double titre. Comme Dr Dre, dans son testament pour « Compton » (réunissant la jeune garde de la ville qui a vu naître « NWA« ), sur le titre « Dark Side / Gone« , le rappeur canadien vient de mettre une vidéo sur YouTube comportant deux titres « When To Say When / Chicago Freestyles« . Ce mode de distribution de la musique a fait des émules. En France, un artiste comme Jok’Air qui a les yeux tournés vers l’Amérique a fait de même avec son Posse Cut réunissant notamment Alkpote et Sadek (« Sa Maire aux Mères« ) et « Jok’Chirac ».
La carrière de l’acteur de « Degrassi » commence réellement avec l’album « Nothing Was The Same« . Depuis le rappeur culmine au sommet des Charts comme il le dit lui dans « When To Say When » : « Five hundred weeks, I fill the charts with my pain » (Cinq cents semaines, je remplis les tableaux de ma douleur – nldr : il parle du Top Bilboard). Dans ce titre produit Gaetan Rousseau, Drake reprend le sample de « Song Cry » de Jay-Z, dont le beatmaker s’était inspiré de « Sound Like a love Song » de Bobby Glenn. Dans ce morceau tourné à Marcy Projects à Brooklyn, le rappeur part en égotrip avec un mélange douloureux d’égotrip, de de mélancolie, et de poésie avec sa voix plus aiguë que ses contemporains, un style tout en finesse qui ne l’a pas quitté depuis la sortie de « Scorpio« . Dans la première partie de son morceau il se compare à Michael Jackson au niveau de leurs chiffres de vente titanesque mais dénonce de la même manière ses méfaits : « Michael Jackson ‘ship, but the palace is not for kids » (« Le navire de Michael Jackson, mais le palais n’est pas pour les enfants »).
« Chicago Freestyle » est non seulement un hommage à Eminem puisque le rappeur reprend en partie ses lyrics dans « Superman » avec une version moins machistes mais c’est aussi peut être un hommage à Jay-Z, Nas, et Kendrick Lamar. Avec « Run This Time » pour Jay-Z, « NY State of Mind » pour Nas, et le freestyle « Compton » de Kendrick, ces différents artistes rend hommage à leur cité comme un certain Demi Portion en France qui vient dédier un titre de son dernier album à Sète. Le territoire fait partie intégrante de la dialectique d’un rappeur français ou américain. Rohff n’a t-il pas écrit l’hymne de « Paris« .
Avec « Chicago Freestyle« , Drake rend une copie plus dur que le premier volet de son morceau mais toujours en finesse sans jamais forcer la voix. Ce n’est plus la naissance mais la renaissance perpétuelle d’un artiste que Skedra met en image dans une poésie visuelle et musicale.
Drake rend un magnifique hommage à Eminem et à Jay-z dans un titre surprise ! (Vidéo)
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