Ce n’est pas dans ses habitudes mais Gims vient de réaliser un égotrip propre et sans bavure. Le rappeur du 75 vient tout juste de décrocher un double disque de diamant pour « Ceinture noire« . Il annonce ses chiffres sans détour avec 1 milliard de streams au total, et près de 15 millions d’euros de chiffre d’affaire pour son troisième album. C’est sans doute pour toutes ces bonnes raisons qu’il a dévoilé un freestyle inédit dans le même esprit que son quatrième album « Le fléau« .
Car en plein confinement l’année dernière, le leader vocal de la Sexion annonce un album 100% Rap. Depuis ses débuts avec « Subliminal« , le rappeur alterne entre des phases Pop et des phases plus rappés. Comme Soprano, l’autre étoile du rap français, il déteste que les gens parlent de lui comme d’une Pop Star en oubliant qu’il a bien été rappeur un jour, et qu’il le reste. La carrière de Gims commence effectivement avec la Sexion qui avant de prendre un virage pop urbaine sous l’impulsion d’un certain Dawala était bel et bien un groupe de rap pur et dur du nord de paris. Leur proximité avec Daymolition s’est conclue par quelques freestyles mémorables.
C’est avec un certain Inso en pleine séance de studio que Gims lâche un égotrip pour fêter son double diamant. Technique irréprochable, rap de rue, Gims relève le défi avec brio. Pas une seule rime insultante, ou vulgaire dans son déhanché verbal. La dessus il ne changera pas. Si Seth Gueko rappelait dans « Titi parisien » que : « Rapper vite ca ne veut pas forcément dire rapper bien », Gims, dans son style habituel, laisse entendre que choquer les gens ça ne veut pas forcément dire insulter.
Sur une production instrumentale lunaire de Nightcard, un jeune beatmaker, le rappeur du 75 rend aussi hommage à son enfance difficile lorsqu’il faisait le tour des foyers au lieu de faire le tour de la France en concert. Sa street crédibilité, le rappeur de la Sexion d’Assaut la tient de là : il vient de loin.
Belle exercice de style pour Gims.
