Le Rap aussi connaît ses success story. Il y a plus de 30 ans, Kaaris débarque à l’aéroport Charles de Gaulle à 3 ans de sa Côte d’Ivoire natale. Quelques années après, il trouvera l’Or Noir à Sevran avec Therapy et dévoilera l’un des plus gros classiques du Rap français contemporain. Cette nuit, Kaaris a dévoilé « 2.7.0 » dans un climat houleux à Sevran. La ville est le théâtre de la guerre des clans entre Booba et Kaaris.
Dans le titre « Réussite« , K2A lâche son biopic en toute intimité et sans concessions. C’est la première fois que le rappeur connu pour ses égotrip fait évoluer son ADN de gangsta rappeur vers une forme de « Chanson Urbaine » même si le titre est très rappé. Mais c’est surtout dans le thème du morceau et avec sa franchise que le titre se distingue du reste de l’album. La production instrumentale signée Shurass Product laisse parler les belles notes de piano qui détonnent avec le flow perçant d’un Kaaris qui ne s’est jamais confessé avec autant de vérité.
Booba et Kaaris n’ont pas toujours été les meilleurs ennemis du monde. Au début de leur carrière, ils enregistrent même un featuring ensemble sur le titre « Kalash« . Finalement c’est un freestyle que Kaaris réalise à Skyrock en 2014 qui met le feu aux poudres : Kaaris évoque le « numéro un« , avant d’annoncer « attendre que le soleil soit assez haut pour que tous le voient tuer le roi« .
Dans ce morceau, Kaaris le proclame haut et fort, il a ramené la Trap en France. Un débat qui fait rage dans un Sevran divisé entre les pro Booba et les pro Kaaris. Mais c’est surtout sur le clash avec Booba qu’il s’exprime : « Pour un frère il se fait passer, un loup dans la bergerie ». Il précise que « Booba le fait clasher des mecs qu’il ne connait pas« . C’est l’explication pour lui de son éloignement avec Booba. Selon lui, Booba est « jaloux » (« la jalousie le brûle comme de l’encens »), et le freestyle de la discorde n’est qu’un « prétexte« .
Il finit sur cette sentence qui va sans doute relancer le clash « Je tiens tête à leur Dieu, il n’y a que devant Allah que je baisse les yeux«
