Diam’s a une personnalité bicéphale pour le grand public. Ce léviathan à deux têtes pose « des questions » dans une société française qui malheureusement, suite aux attentats de Charlie Hebdo, et du 13 Novembre 2015, s’est peu à peu vautrée pour ce qui est de sa classe médiatique dans une forme d’islamophobie ou au moins dans une certaine méfiance vis à vis de l’Islam. Dans la vision erronée d’une guerre des civilisations, l’hirsute islamiste a pris la place du monstre soviétique lorsque le Mur de Berlin s’est effondrée en 1989 mettant un terme à la guerre froide. Pourquoi Diam’s pose question ?
Diam’s rappe depuis la fin des années 90′. A cette époque, les gros succès dans le Rap français sont masculins. Les femmes sont souvent amenés à jouer les seconds rôles en France tandis qu’aux USA Mary J Blige, et Faith Evans, sonnent déjà la sirène de la révolution. Avec « Brut de Femme » en 2003, et le tube « DJ« , la jeune française se classe au Top des Charts mettant en branle l’hégémonie du mâle sur le Rap.
Plus encore, la jeunesse féminine des quartiers se reconnaît en elle car la jeune femme à l’instar d’une certaine Amel Bent assume ses formes et son Rap : « Moi j’étais tout sauf un moteur pour les p’tits mecs en chaleur. Alors, en manque de regard, car les copines avaient la côte, J’ai mis un pied dans l’espoir et l’autre dans le Hip Hop » (Diam’s – I Am Somebody). Par ailleurs même si elle lâche un « Confessions Nocturnes » un peu polémique, la jeune femme ne chante pas elle rappe. Le R’n’B en France n’a jamais connu l’essor de son cousin américain. En Rap sans autotune alors, et sans fioritures de studio, elle domine certains rappeurs.
Enfin, son combat contre le Front National et la dynastie Le Pen est entré dans les annales surtout depuis qu’elle a interprété « Marine » en 2006. La femme est avant gardiste à plusieurs titres, tout d’abord elle créé un appel d’air pour les autres femmes dans le Rap, elle met un terme au diktat de certains codes uniquement « physiques » (qui viennent du mannequinat en France), et enfin elle prouve qu’une femme peut rappeur bien mieux qu’un homme.
Puis vint l’année charnière. En 2008, Diam’s se convertit à l’Islam, puis sort son dernier album « SOS« . Dans cet ouvrage, elle explique en détail les raisons qui ont motivé son choix et dans le titre « Et Si C’était le dernier » elle rend son testament artistique. Depuis, la femme accorde des interviews au compte goutte, et refuse de chanter. Peut être est ce pour ça que les médias sont un peu dubitatifs devant le parcours de Diams : une icône du féminisme qui se convertit à l’Islam, ça peut sembler faire désordre.
Alors depuis, la femme engagée poursuit son combat dans les lettres avec « Mélanie, française et musulmane » pour prouver qu’il n’y a pas d’antagonisme majeure entre sa religion et le République des Lumières, et que cette opposition réputée systémique est le fait des radicaux et extrémistes de tous les camps.
Melha Bedia est la sœur de l’humoriste Ramzy. Elle a été formée par Diam’s en début de carrière. L’actrice a une opinion tranchée sur la question, elle la révèle au magazine GQ : “En fait, elle a trouvé l’Islam mais ça a aurait pu être du judo ou des recettes Marmiton. L’Islam il y a eu un débat car c’est l’Islam. Mais elle va mieux et c’est ça que je garde en tête.” . La rumeur la disait souvent influencée par un homme pour son choix de se convertir : “Parfois les gens se disent qu’elle est dans un extrême, qu’elle a été influencée par un mec… Elle était toute seule dans l’Islam, j’étais là, je peux te le dire.”
Elle confirme aussi que Diam’s a lancé une agence voyage pour le pèlerinage à la Mecque, l’écrivaine l’avait annoncé sur les réseaux sociaux : “Elle va hyper bien. Elle se lance dans une agence de voyage à La Mecque, elle veut trouver un hobby.”
Ainsi va la vie !
Melha Bedia nous donne des nouvelles de Diam’s !
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