Les deux membres du groupe PNL n’ont jamais accordé aucune Interview et entretiennent le mystère autour de leur personnalité. Les lyrics de PNL tournent souvent dans leur opus « Le Monde Chico » autour de la vie des quartiers, du deal. L’ambiance et les paroles sont très obscures. Selon Bettina Ghio, docteure en langue et littérature française : ce mélange des genres est « révélateur des usages linguistiques dans les banlieues ».
Verdict : si les thèmes abordés n’ont rien d’original (trafic de drogues, esprit de clan, misère sociale…), on constate que PNL s’affranchit des stéréotypes du rap de cité traditionnel dominé par la trap, la musculation et les palmarès de gangsters.
Prenons par exemple le morceau « Le Monde ou Rien » qui est l’un des plus gros succès du groupe. Dans ce morceau PNL utilise le champs lexical du deal : « taga » (hachisch), le shit « bulle » (excellent), « traces » (lignes), « bon-char »(verlan de charbon synonyme de travail). Sans oublier « vé-Her » (Hervé), leur client le plus fidèle, également cité dans le morceau La petite voix. Le style de PNL se caractérise donc par l’emploi du verlan de cité sur le thème du deal.
Pour ce qui est des figures de style, PNL fait dans l’autanaclase, l’emploi d’un mot dans deux sens différents :« J’suis dans ma bulle »/ « le shit bulle ». Les plus grosses références de PNL vont à la Mafia et notamment au livre Gommora de Roberto Saviano, à Tony Montana, et à Scarface.
Dans le fond, PNL décrit bien « l’enfer de la cité », la crise et la précarité qui précipitent les jeunes dans l’économie parallèle.
PNL est plus lettré que ce qu’on croit. Pas étonnant que les deux membres du groupe soient disque d’or.
