Retour sur Sifax : La perle rare d’Affranchis Music ! (Vidéos)

Depuis que le grand public connaît Sofiane, lui qui a toujours été connu des insiders depuis qu’il a établi ses « Blacklist« , l’homme ne s’est jamais trompé. La fondation d’un label par un rappeur peut paraître anecdotique. Pour Fianso c’est une véritable révélation. Il réalise le rêve des anciens en réunissant tout le 93 dans son « 93 Empire » alors que le Rap se clash depuis une dizaine d’année, et signe deux artistes d’or et de platine : Soolking et Heuss L’Enfoiré. En 2019, il signe Sifax après l’avoir présenté au public dans le projet « 93 Empire » sur le titre « El Mero Mero« . Un pari qui paraît déjà gagné pour Sofiane.

Repéré dans le Planète Rap de Skyrock avec ses freestyles « Du Sale » et « La Mentale » qui flirte respectivement avec les 6,4 et les 4 Millions de vues sur YouTube, Sifax est peut être le rappeur d’Affranchis Music qui ressemble le plus à son mentor. Tout d’abord pour un flow très spécifique, que l’on reconnaît aisément, car il est travaillé et assez accentué. Le rappeur est aussi un lyricist pur et dur. Bien que minimaliste, il appartient qu’il le veuille ou non au cercle des poètes de la rue.

Depuis sa signature chez Affranchis Music, le rappeur offre un CV musical par voie de singles. Polyvalent, l’homme n’est pas un grand adepte de l’autotune, sa devise : kicker et représenter. Son plus grand succès à l’heure actuelle est sans doute le titre « Pas de Cinéma » qui culmine déjà à 3,3 millions de vues sur YouTube mais surtout à 1,5 millions de streams sur Spotify. C’est son titre le plus écouté.

Et il illustre tout à fait l’originalité du rappeur qui débute sur : « Je fais du Rap de Bandit pour vous dépanner« . Quelques références à Gomorra et quelques autres aux Chevaliers du Zodiaque et à Athéna, Sifax réalise un morceau en plusieurs parties avec des phases arrêtées et des phases plus rapides. Le titre « Pas de cinéma » est un véritable exercice de style où le rappeur montre toute sa polyvalence : « Mieux vaut rester tout seul qu’avec des comédiens« .

Bien sûr, Sifax a bénéficié de la puissance de Sofiane à ses débuts mais le rappeur est un abonné des millions de vues. Depuis son premier titre « Boboch l’abreu« , jusqu’à son « Reste en bandit« , le rappeur dévoile son vécu en musique avec une écriture spontanée qui relève de la réalité et non pas de la v-réalité. Si Moha déclarait que la « rue sortait de ses chicos« , le flow de Sifax est très bien aussi pour comprendre cette vie qui interroge tellement notre pays en proie à ses pire doutes.
Avec son « Pilon Jaune« , le rappeur ressuscite un gangsta rap de plus en plus rare dans un rap qui s’est désormais démocratisé. Oui le « Pilon Jaune » de Sifax avec ses gimmicks et ses notes piano agressives et aiguës est le « 93 Empire » (le titre de Sofiane). C’est d’ailleurs So qui ouvre le bal sur le clip en faisant tourner son joint au rappeur. c’est un véritable passage de témoin. C’est sur ce titre que Sifax se rapproche le plus de son mentor.

Son dernier titre « Faut que tu paies » produit par un Therapy qui a ramené la Trap en France avec « Or Noir » est le point d’orgue d’une série de single dans lequel le rappeur déploie tout son répertoire.  En une minute et 52 secondes sur une prod qui semble avoir été samplée sur K2000, Sifax lâche un égotrip qui restera dans les annales et finit sur une petite outro en autotune : « Je dors plus j’ai plus sommeil« .