« La Terre Et le Sang » porte bien son nom. Le drame de Saïd prend place en pleine nature dans une forêt peu propice au polar à l’accoutumé. Tandis que l’homme apprend qu’il est atteint d’une maladie grave, il décide de revendre l’entreprise familiale pour permettre à sa fille sourde et muette de faire des études. Saïd c’est Sami Bouajila, un acteur engagé que l’on a eu le plaisir de retrouver dans le très controversé « Indigènes« .
Suivi par la caméra de Julien Leclerq (« Braqueurs »), Sami Bouajilia, sage travailleur et entrepreneur , doit se révéler en défenseur de la Justice pour préserver la vie de sa famille devant les atermoiements de Yanis, un jeune en réinsertion. La scierie, l’héritage de Saïd, et la vie de sa fille sont en péril à cause de Yanis. Dans son rôle Yanis, on retrouve Sami Séghir, un acteur révélé au grand public par le film « Neuilly sa mère« .
L’originalité du polar tient sans doute au choix du décor dans lequel se noue le drame : la forêt. Julien Leclercq magnifie la ruralité à coup de plans à la fois esthétiques et lugubres dans ce Western d’un nouveau genre. Passant de la forêt, à des situations plus traditionnelles au cité ou en ville, le réalisateur de « Braqueurs » construit son drame dans les premières minutes du film, puis passent à l’affrontement final. Le réalisateur de « Lukas » est doué par les scènes d’actions. Il use de sa caméra à merveille.
Samy Séghir nous a fait l’honneur de nous accorder une petite interview pour la sortie de « La Terre et le Sang« . En plein confinement, l’acteur s’occupe surtout « en regardant des films« , « en jouant aux jeux vidéos ». Il a répondu à nos questions.
1 – Tu joues dans la « Terre et le Sang » de Julien Leclercq avec Sami Bouajila. C’est un « polar » en pleine forêt. Tu penses que c’est un pari audacieux de laisser tomber le béton pour aller tourner un gangsta movie dans la forêt ?
« Oui c’est un pari audacieux, surtout que je n’ai pas beaucoup vu ça au cinéma. Après on a eu la chance de tourner avec l’équipe de Julien Leclerc, ils ont l’habitude de travailler ensemble.
Le tournage était assez fluide. C’est la première fois pour moi que j’arrive sur un polar d’action. Et l’ambiance était assez détente. »
2 – Ta rencontre avec Sami Bouajila ?
Sami Bouajila c’est un acteur que je ne connaissais pas personnellement mais je suivais sa carrière. C’est un exemple pour moi. Il fait partie des plus grands en France. C’était très enrichissant de tourner avec lui. On a passé beaucoup de temps ensemble sur le tournage. Pour moi il fait partie des gens avec lesquels on apprend constamment.
Sami Bouajila et Julien Leclercq se connaissaient. On dit que même que Julien Leclercq a écrit son film en imaginant Sami Bouajila dans le rôle de Saïd.
3 – Tu as une anecdote de tournage à raconter ?
Pendant le tournage on a eu une semaine un peu difficile avec Sofia Lesaffre (Sarah dans le film), on a dû « courir » toute la semaine pour les besoin du tournage dans la forêt. Un jour, il y a eu un incident. J’étais équipé d’un fusil pour les besoins du tournage. Et elle s’est pris le fusil en plein front. Elle s’est carrément ouvert le front. Le tournage avait à peine commencer. Panique générale !
Mais finalement tout s’est bien passé, et Sophia Lesaffre m’en a voulu terriblement (rire).
4- On te connaît surtout pour « Neuilly Sa Mère » mais tu as commencé le cinéma à 10 ans avec Gérard Depardieu, tu peux nous raconter ça ?
Oui Michou d’Auber. J’avais à peine 10 ans. Et ma mère a trouvé une annonce dans le journal de ma ville (Auberviliers). J’ai envoyé ma photo, et j’ai participé au long processus de casting. On n’y croyait pas trop mais finalement j’ai été pris.
Je me suis retrouvé sur un tournage avec Nathalie Bye, Gérard Dépardieu, Mathieu Amalric, sous la direction du réalisateur de « Raï » (un film culte) et « La vérité si j mens ». Et Gérard Dépardieu qui est un véritable monument dans le cinéma français prend pas mal de place sur un tournage. C’est un très bon souvenir.
5- Ton rappeur et ta punchline préféré ?
Le rappeur qui a la plus marqué mon enfance, c’est sans doute Booba. J’ai adoré son titre « Jour De Paie », et la punchline : « Moi j’ai fait la guerre pour habiter rue de la Paix
Je ne manque jamais à l’appel quand c’est le jour de la paye ».
Mais aujourd’hui j’écoute du Ninho, du Lacrim et même du Nekfeu. J’ai beaucoup suivi Sofiane aussi. J’ai suivi les Rentre dans le Cercle, je sais qui’il a faut du cinéma. Et j’écoute aussi du Soolking.
Sami Seghir participera à une « remake » du classique des « Dix Petits Nègres » d’Agatha Christie sur M6. Une série en 6 épisodes que vous retrouverez cet été .