« L’absence de lumière fait que je suis dans le noir » (Damso – « Dieu ne Ment Jamais« ). La noirceur irrigue les termes, le phrasé, et les thèmes de l’artiste belge. Sa plume n’épargne rien ni personne. Ni cette femme suicidée par l’indifférence de son petit ami dans « Amnésie« , ni ce pédophile de « Julien« . Il n’y a rien d’univoque chez Dems, tout est un concentré d’ambivalence et de contradiction comme le monde. Et quand le monde des « Autres » l’accuse de misogynie, il ne rétorque même pas lui qui sera interdit par les associations féministes, interdit de réaliser l’hymne des diables rouges pour leur coupe du monde ratée, malgré la possession du ballon face à l’équipe de France.
Mais les temps changent : « Nwar is the new Black« . Les antagonismes de Dems rentrent dans la variété avec Kendji Girac. Et maintenant Louane. La chanteuse est spécialisée dans la mélancolie, la mélancolie amoureuse oui, mais la mélancolie quand même. Elle annonce il y a quelques mois qu’elle prend un virage urbain et s’associe à quelques têtes du Rap Jeu. Le nom de Lomepal aussi Pop que Rap circule aussi. Mais il y a quelques heures, c’est le titre « Donne-moi ton coeur » écrit par Damso qui sort sur YouTube. Dans « Lithopédion« , Damso avait lancé la jeune Angèle sur « Silence » avant que les hautes sphères de la musique n’en fassent la nouvelle égérie de la Pop, aux dépens de Cauet.
Le titre respire les antagonismes du rappeur. Même l’amour n’échappe pas à la réalité : « Je veux revoir l’ombre de l’autre toi, celui que le monde ne voit pas« .
