Le 7 mars prochain, BEN plg dévoile Paraît que les miracles n’existent pas.
Après avoir sorti On tombe, on réessaie, un titre introspectif où il évoque son irrémédiable tendance à se planter et son incroyable force pour se relever, il sort le visuel du titre éponyme de son projet, au milieu d’un petit-déjeuner familial.
Avec Paraît que les miracles n’existent pas, l’artiste retourne à son vieux vice favori : le « titre social ». Originaire de Calais, dans le Nord, une région traumatisée par la désindustrialisation et qui a perdu son âme dans Le Goût du sel, BEN plg est l’un des rares rappeurs français à s’engager sur des thématiques sociales. Son visuel, tourné dans un Calais aux paysages de rêve mais avec quelques « gueules cassées », à une époque où tout part en vrille, rappelle les photographies de Don McCullin qui dépeignait Les Dépossédés de l’ère Thatcher au Royaume-Uni.
BEN plg pense que Paraît que les miracles n’existent pas !
Une production soignée et des influences marquées
La composition instrumentale du titre est signée par la triplette Murer, Lucci’ et Le Caméléon. Murer a été de toutes les aventures de BEN plg : il a composé Trucs sentimentaux, Le Goût du sel ou encore On tombe, on réessaie, le premier extrait du projet. Parfois, il se laisse aller à collaborer avec des artistes à la plume aussi aiguisée que celle de BEN, comme Bekar. Lucci’, lui aussi, a travaillé avec Bekar, mais aussi avec Georgio, qui a d’ailleurs partagé un featuring avec BEN plg sur Colorier des HLM.
L’artiste signé chez Panenka Records n’est pas un « rappeur social », mais souvent, il incarne à travers ses vers les aspirations d’une jeunesse en quête de repères. Le Caméléon, lui aussi, collabore avec des artistes du même registre. La composition du morceau est entièrement samplée sur Natural Blues de Moby, dont le refrain est directement repris. Un clin d’œil à une référence du rap, puisque A$AP Rocky avait déjà samplé Porcelain, un autre morceau de Moby extrait du même album Play, pour son titre A$AP Forever.
Un texte empreint de poésie et d’engagement
Dans ce titre, BEN plg, virtuose des mots, laisse échapper quelques vers poétiques. Sans aucun jugement de valeur pour ses confrères, il n’est pas dans l’égotrip, mais se permet parfois de l’autodérision, à la manière d’Orelsan :
« Papy m’a vu sur la chaîne, il m’a dit : ‘C’est un bug ou la télé déconne ?’
Ça fout la flemme, y a pas longtemps, il est parti sans prévenir personne
Avec une cigarette qui brûlait comme un cierge
J’parle un peu trop fort et j’veux plus qu’on la ferme jamais »
Mais il porte aussi une dimension dramatique, qui vient peut-être de son histoire personnelle et de l’histoire collective de sa région. Une gravité cependant contrebalancée par un immense espoir :
« Rien a changé, y a des enfants dans les taules
J’viens d’là où tu t’en doutais pas, mais t’as un oncle dans l’héro’
Histoire de promesses sous l’préau, poussière sous l’tapis
J’suis bien élevé, mais j’dirai qu’des gros mots toute ma vie »
Un hommage à Calais et à son peuple
Le visuel a été réalisé par Bien Vu avec le vrai peuple de Calais. L’artiste rend hommage au Secours Catholique et à Caritas. Plutôt que de filmer des buildings, des vixens et des soirées de rêve pour alimenter le fantasme collectif de la vie d’artiste, BEN plg choisit de montrer la réalité d’une France et d’une région qui attend sa révolution depuis 50 ans.
Bien Vu avait déjà mis en scène son dernier visuel On tombe, on réessaie. Apparemment, ses équipes joueront un rôle clé dans le prochain projet du rappeur, qui sortira le 7 mars.
