Benjamin Epps vient de dévoiler un nouvel extrait de son projet L’Enfant sacré de Bellevue, qui comprend des collaborations avec Abd Al Malik et Conway the Machine.
Ce titre, intitulé Le Message, pourrait être une référence à The Message de Nas, l’enfant sacré de Queensbridge, extrait de son album It Was Written.Cependant, la production du morceau repose sur un sample de That’s My People de Kool Shen.
Comme à son habitude, Benjamin Epps enchaîne les punchlines avec intelligence.
Quelques traits d’esprit engagés ponctuent le morceau, rappelant une époque où le rap français brillait avant tout par sa plume et ses convictions.
Une résurgence d’un art presque disparu depuis les années 90, tandis que l’influence de la trap et de la drill, venues des États-Unis, a standardisé une grande partie du rap actuel.
Dans les années 90, les rappeurs français s’illustraient surtout par la force de leurs textes et leur engagement.Aujourd’hui, quelques artistes comme Benjamin Epps ou Demi Portion, bien que traitant de thèmes différents, remettent cet héritage en avant.
Le rap n’était pas « mieux avant », mais comme dirait Kery James, qui a connu les deux époques : « il a beaucoup changé » ! Ou encore Tiers Monde, qui, dans une interview accordée au média underground Cosmic Hip Hop, déclarait : « À chaque rap son public. »
Benjamin Epps livre son propre message !
L’instrumentale du morceau, samplée sur That’s My People, est signée Mozarf.
Le beatmaker est un habitué des productions pour Benjamin Epps, ayant déjà composé Reste dans ta merde, ainsi que le morceau précédent du même projet, 375, tourné en Afrique dans une ambiance explosive.
Comme sur That’s My People, la composition repose sur deux notes de piano récurrentes, évoquant à la fois une nostalgie profondément ancrée dans le morceau et une mélancolie subtile.Pourtant, le ton est brut, et les punchlines sont incisives :
« Quand tu gagnes, on t’admire, et quand tu gagnes trop, on finit par t’détester (*tchip*). »
« J’suis projeté avec une estime qui ne l’est pas, et j’porte le paradoxe du rappeur mainstream qui ne l’est pas. »
Le rappeur fait également référence au final de L’École du micro d’argent, l’album emblématique du groupe IAM,considéré comme l’un des premiers morceaux fleuves du rap français :
« Y a rien à célébrer, vous dandinez plus, IAM disait qu’demain c’est loin, moi j’peux t’assurer qu’aujourd’hui l’est plus. »
Un clip percutant réalisé par The New Vision
Le clip démarre sur une scène marquante qui capte immédiatement l’attention.
L’univers visuel est percutant dès les premières images, suivant Benjamin Epps dans une journée rythmée par ses réflexions et son quotidien.
La réalisation est signée The New Vision, qui accompagne le rappeur depuis ses débuts et a déjà réalisé les clips de Vous n’êtes pas contents ? C’est pareil et Dans le Way.