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Tuerie – Sorcière

Tuerie est un chanteur franco-camerounais qui aime repousser les frontières entre les différents genres. En 2021, il dévoile « Bleu Gospel », un projet qui porte bien son nom, se faisant l’écho d’un genre très utilisé aux États-Unis, entre Kendrick Lamar, Chance The Rapper et bien d’autres. Avant, Tuerie était connu sous le nom de « Tuerie Balboa ». « Bleu Gospel », c’est sa grande révolution. Il raconte dans « Le Code » que ce changement de cap est le fruit d’un bouleversement dans sa vie personnelle.

Avant la sortie de « Bleu Gospel », Tuerie a perdu son emploi d’éducateur à Boulogne-Billancourt, et on lui a annoncé un heureux événement. C’est à cette croisée des chemins qu’il a décidé de se lancer à fond dans la musique. Cette fusion des genres, c’est sa signature. Avec « Les Amants Terribles », l’artiste, toujours prêt à métisser les influences, se lance dans un concept artistique et amoureux. Face à la montée en puissance des révolutions féministes, le rappeur évoque les relations amoureuses à travers différents prismes autour de la question du couple.

Dans son projet, il y a aussi une référence à Jay-Z dans son « Boulbi State of Mind », un clin d’œil à « Compton State of Mind » de Kendrick Lamar. Oui, quelque part, dans la variation et le choix de ses samples et de ses prods, il y a du Kendrick Lamar chez Tuerie. Il vient de dévoiler le visuel « Sorcière », extrait de « Les Amants Terribles ».

Tuerie veut-il chasser la « Sorcière » ?

La composition instrumentale est signée Yako. Ce compositeur a l’habitude de collaborer avec des artistes authentiques, évoluant pourtant dans un style assez différent du sien, comme Benjamin Epps. Il a signé plusieurs productions sur le projet « La Grande Désillusion », notamment « Vivre », « Libre », « La Tension » et « Très tard le soir« . Il a aussi collaboré avec Norsacce Berlusconi, dans un registre encore différent. La composition est bicéphale : il y a une montée de tension avec un solo de piano, puis le morceau s’emballe dans un rendu plus urbain et très actuel. Le clip se termine d’ailleurs sur une prestation de danse, une composante parfois oubliée du mouvement « Hip-Hop ».

Dans son texte, le rappeur évoque une relation amoureuse toxique et tumultueuse :

« J’croyais être le chef d’orchestre, le clavier maître
Qui te ferait oublier le quotidien de merde, putain tu l’aurais eu ton sac Goyard
Tu promettais ton dernier souffle
Ton nom se balade sur d’autres bouches
J’aurais gagné bien des guerres
Mais j’ai perdu au bras de fer… contre une putain d’sorcière »

Le choix du vocabulaire est primordial. En dehors d’une recherche lyrique intéressante, et non stéréotypée, le rappeur utilise la figure de la « sorcière », que les mouvements féministes se sont aujourd’hui réappropriée, car elle incarne la persécution des femmes indépendantes au Moyen Âge par l’Inquisition catholique.

Le visuel en noir et blanc accentue également la « ballade » poétique de Tuerie. Le clip met en scène une rivalité de tous les instants dans une pièce, une relation toxique, qui se termine sur une scène de danse, comme un envoûtement. Le clip a été réalisé par Steven Norel, qui avait déjà collaboré avec Benjamin Epps sur « T’as pas la ref » !

ZeZ XXI
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@zez_xxi
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