Ikaz Boi, ce nom ne vous dit peut-être pas grand-chose comme ça, mais vous avez déjà entendu nombre de ses productions comme par exemple On est sur les nerfs de Joke, Baltringue de Damso et même un son pour Travis Scott & Quavo, fruit de sa collaboration avec Wondagurl. Ce compositeur français avait déjà sorti un projet solo nommé Brutal en 2018 qu’il vient corroborer avec ce second plus mature et plus perfectionné Brutal 2.
On a pas l’habitude d’avoir des producteurs français qui sortent du lot mais IKAZ BOI en est un comme son compatriote Myth Sizer. Bien souvent seuls les rappeurs sont mis en lumière et on oublie que le succès est dû également en grande partie aux productions, de plus en plus ils sont nommés et crédités, ce qui leur permet eux aussi, d’avoir un public. C’est le cas pour Ikaz qui est un artiste à part entière avec sa propre couleur et sa propre image, c’est donc pour cela qu’il est légitime qu’il sorte un projet solo. Pour ces collaborations, il explique que ce n’est qu’une question de feeling et qu’il peut se permettre de travailler seulement avec les artistes qu’il apprécie même si ce sont les mêmes que pour le projet différent comme Damso par exemple. Pour la chanson Soliterrien c’est un réel featuring entre lui et Damso, ce n’est pas du Damso sur une prod d’Ikaz mais plutôt une prod d’Ikaz sur du Damso.
Il est très influencé par la West Coast mais il la mêle à différents styles pour créer quelque chose de nouveau et amener l’auditeur dans un univers spécial. Pour Soliterrien il introduit des instruments d’orchestre avec une grosse basse ; il y a un véritable mix entre musique électronique et musique acoustique classique, même si ce ne sont pas des vrais sons de pianos et de flûtes vu que ce sont des sons numériques. Cela donne un rendu très hybride qui nous fait voyager.
Le clip de la chanson rend compte de cet univers assez fantasque, on voyage dans un univers parallèle avec un décor tout en 3D. Le personnage, déconnecté de la réalité, voyage au dessus des immeubles tantôt en voiture tantôt dans un objet qu’on pourrait définir comme une soucoupe volante. Il est totalement dans un autre monde où le bâtiment d’Universal touche les nuages qui sont oranges. Il est seul et se retrouve aussi bien dans cette société de consommation avec les marques apparentes que dans un décor brumeux, étrange.
Ikaz Boi qui a sorti ce projet avec le label Bromance nous montre un échantillon de l’étendu de ses talents, lui qui est à l’opposé de ces producteurs qui fleurissent le web avec des instru typebeats pauvres mais très mainstream et qui n’apportent aucune originalité. On peut voir ici la différence entre ce type de beatmaker et des compositeurs, producteurs comme Ikaz qui sont de réels artistes avec leur propre touche, leur propre univers et leur propre génie créatif.
Ikaz Boi feat Damso – Soliterrien
