Du chemin, Nahir en a parcouru entre le moment où il a été choisi par Booska-P pour l’année 2020 parmi les 11 rappeurs à suivre, celui où il a signé chez AWA gang ou encore depuis sa série de huit freestyles Fin de couplet. Nahir a largement prouvé de quoi il était capable, de même lors de featurings comme avec Key Largo ou celui qui nous intéresse aujourd’hui, le dernier en date avec Freeze Corleone, Moneygram.
Le titre laisse peu de doute au thème abordé par les deux artistes qui est celui de l’argent et pour en faire, tout deux vont utiliser le rap. Ils arrivent donc dans le game bien déterminés afin de montrer leur capacité et d’éteindre la concurrence « J’les mets d’accord en moins d’un couplet, s/o Nahir, fin d’la prod’, fin d’couplet ». Cette punchline permet à Freeze lors de la conclusion de son couplet de faire référence aux freestyles de Nahir, qui lui même termine par un clin d’œil en citant la gimmick de son invité « J’fais l’taff solo mais j’fais galope les jnouns si j’crie ekip comme Freeze ». Sur une prod’ d’Amine Farsi en collaboration avec Flem et Freeze Corleone lui même qui a l’habitude de travailler avec eux, ils s’adonnent à du kickage pur afin de bien montrer leur niveau. Leur état d’esprit très déterminé se ressent grâce à de nombreuses références notamment footballistique « Un flash dans l’sang, j’vois rouge vif comme Mohamed Salah et Mané sans trophy » ; « Neymar sur l’banc comme Tuchel (…) » ; « 6.6.7, Araï, j’suis Sergio Ramos, t’es Garay ».
Freeze aka Chen Zen revient également sur la polémique créée par la LICRA et l’Etat français concernant certains de ses propos qu’ils ont jugés antisémites « Fuck les porcs, fuck les popo, ils veulent me faire à cause d’mes propos ». Il continue dans cette même lancée qui est de s’identifier à des personnages méchants, mauvais qu’ils soient existants ou non comme Isabelle Balkany, raciste notoire (pour cela se référer au reportage où elle expliquait appeler son employé grain de riz au vu de son faciès asiatique). Il y a également Altaïr, l’assassin dans le jeu vidéo Assassin’s Creed ou même l’organisation terroriste Al Qaïda « J’arrive raciste comme Balkany, Japonais comme Akai / Rap terroriste comme Al Qaï, j’arrive capuché comme Altaïr ». Dur de mettre cette énergie en image mais c’est ce qu’a réussi à faire Lokman Hundreds Films, à l’origine du clip Fin de Partie de Nahir. Avant de commencer son couplet on voit Nahir avec une batterie et les câbles pour démarrer la voiture qu’il utilise pour nous signifier qu’il a rechargé ses propres batteries et est prêt à démarrer. Il torture un homme qui représente la concurrence, tout cela se fait avec très peu de lumières, les tireurs d’élite essaient de braquer Freeze Corleone sans succès qui continue tranquillement de découper la prod’.
La fin du clip permet à l’intéressé de clouer le spectacle avec l’annonce d’un premier projet à venir nommé Intégral dont le morceau avec Chen Zen est la seule track révélée pour le moment. Sur la cover très sombre on le voit face à un homme casqué et si on a bien suivi les précédents clips, en principe cet homme c’est lui…
