Ce n’est pas la première fois que ces deux poids lourds du Rap français réalisent un featuring ensemble. Dadju fait partie du cercle très fermé des poètes de la rue. Comme son frère Gims, il a décroché un disque de diamant dès son premier album en Solo « Gentleman 2.0« . Depuis il déverse son « Poison » et son « Antidote » sur une génération qui jubile sur ses sonorités afropop.
Ninho de son côté est la « nouvelle idole des jeunes« . Plus qu’un phénomène, le rappeur du 91 est abonné aux triples certifications platine. Avec son phrasé minimaliste mais si évocateur pour la jeunesse en générale, il raconte la rue mieux que personne à ceux qui la connaissent et à ceux qui l’ignorent.
Après « Jamais« , voilà « Grand Bain« , les deux hommes entament leur première collaboration. Le titre, malgré la saison estivale, est loin d’être un titre d’été. La composition instrumentale vient tout droit du bureau de MKL. Le beatmaker a l’habitude de travailler avec Dadju, et il a participé à certains titres de Ninho même si l’artiste travaille plus fréquemment avec HoodStar, SNK et Kozbeatz. Elle est douce mais loin d’être pop. Les deux artistes rendent un morceau très travaillé serti de phases rapides, de phases douces, et de phases arrêtés. Ce morceau a l’avantage de mettre en avant les qualités des deux rappeurs. Ce featuring est une très bonne surprise.
Le clip souffle le chaud et le froid comme un rêve qui se finit en cauchemar. On repère tout de même une référence réelle au « Quand je serais KO » d’un certain Alain Souchon : « M’aimeras tu quand je serais fauché comme à l’ancienne« . Un titre noir, plein d’espoir et d’amour. Un mélange explosif et hétérogène que seul le Rap français peut apporter. Car pour beaucoup dans ces milieux-là, derrière les joies se cachent les peines.
