Lorsque Lacrim a annoncé le dernier volet de ses mixtapes « R.I.P.R.O », on imaginait que l’artiste originaire de Chevilly-Larue prenait doucement le chemin de la retraite. On connaît les rappeurs : Booba avait annoncé sa retraite après son concert mythique au Stade de France, et il a finalement dévoilé un nouveau projet il y a quelques mois. La carrière de Lacrim a véritablement commencé avec l’album « Corleone ».
Corleone : L’avènement de Lacrim !
Fraîchement signé chez Def Jam, il réalise un disque d’or en 10 jours dès sa sortie de prison, marquant aussi la naissance dans la douleur du rappeur qui jouit de la plus grande street crédibilité en France. Puis, entre cavales, douleurs et renaissance, il finit par passer sa vie à l’étranger, abandonnant le pays des droits de l’homme à ses propres turpitudes. Ces derniers mois, l’artiste qui accumule de nombreux featurings internationaux, notamment dans son projet « Lacrim », sort des EP à la suite. Dans le titre « Code Barre », le gangsta rappeur doute de l’attitude des siens et de sa propre attitude : « Donne-t-on le bâton pour se faire battre ? » comme l’a évoqué un autre rappeur du 94 dans son titre fondateur « Constat Amer ». Quoi qu’il en soit, l’artiste annonce « Veni Vidi Vinci », son nouvel album, qui porte le nom de la devise de l’Empire romain, et ce projet semble être une nouvelle apothéose dans sa carrière.
Lacrim renaissant avec « Corleone II » !
Rendez-vous à Phuket pour cet hommage au premier « Corleone ». Contrairement aux apparences, le nouveau Lacrim change totalement de style. À la composition, on retrouve Franklin et Chahid. Franklin est un producteur et un guitariste originaire de Marseille signé chez les talentueux de Blue Sky Publishing. Le compositeur a par ailleurs produit récemment « T’aimerais » de Kerchak et Ziak. La production est fascinante avec une rythmique puissante et quelques sonorités électros. Quand on sait comment avait été accueilli « l’autre dimension » d’Akhénaton avec « Electro Cypher », on comprend que « le rap a changé » (Kery James). La composition est enivrante et Lacrim, astronomique.
Le titre est vraiment réussi. Lacrim ressuscite le gangsta rap enfoui dans le « ter ter » depuis que « les rappeurs font des clips le cul moulé dans des slims » (Diam’s). L’artiste, caustique et corrosif, enchante avec sa punchline :
« Tu crois qu’j’vais t’fumer pour un regard de travers, nan (De travers, nan)
J’vais t’laisser croire qu’t’es le plus fort de la Terre (De la Terre)
Mon garçon, j’ai beaucoup trop d’choses à faire (D’choses à faire) »
Le clip a été réalisé à Phuket avec la complicité des Hells Angels locaux. Pour fêter les dix ans de « Corleone » et donc de son avènement, le rappeur du 94 a accordé sa confiance à Arg Visual. Le metteur en scène, qui fréquente assidûment Lacrim, s’est aussi occupé du visuel de son récent featuring avec Baby Gang. L’artiste célèbre les 10 ans de « Corleone » et annonce son nouvel album de la plus belle des manières.
