C’est l’apothéose ! Avec la sortie de l’album « Commando », Niska intègre le cercle très fermé des artistes ayant décroché un disque de diamant. Une performance qui aurait été quasi impossible pour un rappeur dans les années 90, « la faute à l’époque » ou plutôt au mode de consommation de la musique d’alors. De son côté, Ninho écrit son « Destin » album après album depuis « M.I.L.S », et atteint également ce graal avec son projet éponyme. Il célèbre ce succès sur une route où « DESTIN » est inscrit en lettres blanches, rappelant que tout ne tenait qu’à « une goutte d’eau ». Ces deux superstars du rap français étaient prédestinées à collaborer sur un album commun, intitulé « G.O.A.T » (Greatest Of All Time, ou « le meilleur de tous les temps » en français).
Après une semaine d’exploitation, précédée par la série de freestyles ironiquement intitulée « Unrappeurçarap », l’album enregistre 34 605 ventes tous formats confondus. Une performance impressionnante, la troisième meilleure de l’année pour une première semaine (en novembre). Lors d’une interview diffusée sur la chaîne YouTube de Niska, les deux rappeurs ont confié avoir travaillé sur ce projet pendant près d’un an et demi. Cependant, ils précisent que ce laps de temps inclut également leurs projets personnels respectifs. Le duo dévoile aujourd’hui le visuel de « Jungle », un titre qui illustre parfaitement leur réunion artistique et leurs styles complémentaires.
Ninho et Niska s’aventurent dans la « Jungle » !
La composition instrumentale de « Jungle » est signée par un quatuor de beatmakers talentueux : Nardey, Cristal Viramontes, Davis Lewis et Scar. Scar, associé à Nardey, avait déjà marqué les esprits avec « Chop », le tube qui a permis à Fresh de remporter la première édition de « Nouvelle École » sur Netflix. Nardey s’est également illustré en produisant pour Gazo, Alonzo, et même ElGrandeToto avec le titre « Razones ». Ici, la production, résolument actuelle, s’appuie sur un roulement de basses discontinu, énergique et fédérateur, laissant aux deux rappeurs tout l’espace pour délivrer des punchlines percutantes.
Dans une interview pour le JT de 13 heures, Ninho a été décrit comme un artiste qui sait « exprimer les émotions de la jeunesse ». Il le prouve avec des paroles poignantes : « Plus jeune, j’voulais mourir pour ma rue, j’ai cassé la porte du bâtiment / Pour m’installer au premier étage, pour jouer les narcotrafiquants. » Quant à Niska, fidèle à son style, il lâche : « Envoie les plugs, les contacts (Contacts), faut qu’on amasse un max’ (Cash) / Dollars ou franc CFA (Oui), j’prends l’biff et j’m’arrache (Dégage). » Le titre illustre parfaitement l’alchimie entre leurs deux univers, avec une production qui s’adapte harmonieusement à leurs identités respectives.
Le visuel, tourné entre Los Angeles et le concert à l’Adidas Arena du 5 novembre dernier, met en scène Ninho et Niska dans des décors somptueux. La réalisation est signée par Lacrème et Tom Menetrey. Lacrème, réalisateur du clip « LVL UP 3″ de Ninho, collabore ici avec Menetrey, connu pour avoir dirigé tous les visuels de la série « Unrappeurçarap » qui a précédé cet album événement. Ce clip est à la hauteur des ambitions de ces deux poids lourds du rap français..