Lola Burbail a commencé sa carrière loin des salles obscures. Ella a été gymnaste de haut niveau, championne de France en 2013 et 2015. Dans sa jeunesse, elle multiplie les expériences dans les vidéos clips, le théâtre. Elle finit par intégrer les Cours Florent puis sa carrière dans le cinéma et la publicité décolle. Cette année pour le Nikon Festival 2023, c’est en tant que metteur en scène que Lola Burbail s’est distinguée. Avec son court métrage 13 h 13, elle revient sur une phobie ancrée dans le cinéma depuis que Stanley Kubrick a dévoilé « 2001, L’odyssée de l’espace » : la peur de l’humanité d’être remplacée par l’intelligence artificielle des machines.
Au début des années 00’, la trilogie Matrix traitait aussi de ce thème sulfureux. Mais pour réaliser son court métrage, Lola Burbail a préféré un ton plus humoristique ou plus ironique. Depuis plusieurs mois déjà, l’open chat de l’intelligence artificielle Chat gpT fait de émules en France surtout chez les geeks. Dans ce court métrage, deux scénaristes se demandent si l’intelligence artificielle est en mesure d’écrire des scripts en lieu et place des humains.
Loin d’être en huis clos, le court métrage vous transporte ensuite dans un univers parallèle. Le court métrage a été tourné autour de la petite ceinture, lieu interdit et secret à Paris, où les graffitis artistes adorent se réunir. Lola Burbail a vraiment le chic pour taper là où ça fait mal. Un metteur en scène doit d’abord communiquer un sentiment. Avec « 13 h 13 », Lola Burbail communique un sentiment de malaise.
La jeune réalisatrice a aussi présenté son court métrage « Princesse ». Engagé contre le mariage précoce, le film court met en scène une cérémonie de fiançailles entre un homme d’âge mur dont les traits bestiaux sont grossis et une enfant dans un décor extraordinairement franco-français. Peut être qu’en ramenant cette pratique indigne sur le terrain que les européens connaissent, peut-être qu’avec la force de la fiction, Lola Burbail fera réagir.
Là encore le sentiment de malaise est total. Dans la jungle des courts métrages très conventionnels et très propre qui ont été présentés au Nikon Festival, la réalisatrice aura la palme des controverses intelligentes, et de la créativité sans faille.
