Benjamin Epps est originaire de Bellevue. L’artiste fait une entrée tonitruante dans la cour des grands avec l’opus « Vous n’êtes pas contents ? Triplé ! ». Flow incisif, lyrics réfléchis et impertinence de tous les instants, le rappeur ressuscite le rap français d’un âge d’or moins bankable que l’époque contemporaine. Depuis, l’artiste enchaîne les projets avec la qualité comme seul mot d’ordre, à l’image de « La Grande Désillusion ». Il revient en force avec « L’Enfant Sacré du Freestyle », un morceau de plus de sept minutes, réalisé dans une épicerie aménagée pour l’occasion, avec Boug Anknow à ses côtés.
Benjamin Epps redonne vie à l’art véritable, le « noble art », avec « L’Enfant Sacré du Freestyle » !
La composition instrumentale du titre est signée DJ Flexta, monument du mouvement hip-hop, qui a notamment composé « Demain c’est mort » de Guizmo, « Mandingo » d’Ol’Kainry et « Vue d’ici » de Poison Mobutu. Une instru classique, légèrement angoissante, qui laisse suffisamment de place à Monsieur Epps pour quadriller la zone avec ses punchlines explosives.
L’artiste découpe l’instru avec des phrases marquantes : « L’habit ne fait pas le moine, mais il faut la soutane pour entrer au monastère. » Cela rappelle une image similaire de Tiers Monde : « L’habit ne fait pas le moine, mais la jupe peut faire le travesti. » Il poursuit : « Ils revendent mes vinyles sur eBay, ils ne savent pas que c’est de l’or qu’ils ont entre les mains. » ou encore : « T’as les mains faites pour l’or, mais t’es dans la merde, t’as mis ton majeur dans un gros intestin. »
Le visuel est à la hauteur du titre : simple, mais très bien pensé et efficace. Les équipes d’Epps et Mocabe Nation ont installé un micro dans une épicerie, créant une ambiance unique. C’est du rap pur, rien de plus.
