Tout a commencé avec des freestyles d’une minute.Un « iencli » vient chercher sa dose, se retourne face à la caméra et rappe. À la fin se dessine un visage, celui de Gianni : la curiosité est titillée. Depuis 2017, le rappeur place de solides piquets sur le versant abrupt de son ascension à coups de visuels novateurs et de morceaux identifiés. Il parle du temps qui passe, de la nostalgie de son présent et de ses regrets d’hier. L’ironie de l’histoire, c’est qu’à force de le faire aussi bien, il fait partie du futur du rap français.
En réalité, Gianni, c’est la féérie froide d’une réalité ensevelie dans un marécage de lamentations. L’innocence d’un enfant confrontée à des rêves impossibles à exaucer ; qui en grandissant, ne trouve lieu que dans le souvenir d’un temps où les moins de vingt ans trouvaient le bonheur dans un sac de billes, un ballon de foot ou bien le sourire d’un grand frère. Devenir adulte n’est pas un âge mais une conception mentale, une question de maturité.
Pourtant, il n’est pas question pour le rappeur de larmoyer ou de s’apitoyer sur son sort, c’est la routine, le quotidien, il ne fait que mettre en exergue le caractère « banal » et de fait cynique des problèmes qui l’incombent. En vérité, si sa musique laisse autant place aux sentiments, c’est que le dehors l’oblige à les laisser chez lui.
Sur ce son « Tout perdre » dans lequel il chante également la rue, il fait appel à Dadju le roi de la mélodie. Dans le clip, Gianni nous plonge dans son univers: la rue et ses mystères cachés. S’ajoute à cela, des paroles poignantes et fortes qui décrivent parfaitement la situation.
Découvrez ci dessous le clip intitulé « Tout perdre »