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Entretien avec Dala !

A l’occasion de la sortie de son album MLJ HILLS, Dala s’est entretenu avec notre journaliste Guillaume. Son parcours, sa ville et son projet, tout est évoqué.µ

R : Comment te sens-tu une semaine après la sortie de cet album? Quels sont les retours que tu as eu?

Dala : Franchement bien, je suis très content je n’ai eu que des bons retours pour un premier projet. Cela me donne envie de continuer à sortir de nouveaux sons, de nouveaux clips. J’ai la dalle fort !

R : C’est génial ça ! C’est ce que tu fais en ce moment de préparer la suite? Tu ne fais pas de pause?

Dala : Oui je suis déjà en train de travailler pour la suite. D’autres clips vont arriver, je suis un charbonneur.

R : Avant de parler de ton nouveau projet, je souhaites revenir quelques années auparavant. Toi qui viens de Mantes-la-Jolie, trouves-tu facile de faire ses preuves dans le rap, étant issu d’une ville peu représentée dans le milieu?

Dala : Franchement on ne vas pas se mentir, c’est un peu difficile. Médiatiquement parlant on parle très peu de nous, hormis sur BFMTV ou dans les faits-divers quand ça pète. Honnêtement, le fait d’avoir charbonné, d’y avoir crû et d’y être arrivé est une grande fierté. C’est le principal conseil que je peux donner aux petits frères qui veulent se lancer.

R : Il y a trois ans, tu sortais ton projet X avec Vodoo. On y a ressenti beaucoup de hargne dans tes propos. Voyais-tu le rap à cette époque, comme un travail durable?

Dala : A cette époque là j’étais persuadé qu’il fallait que je réussisse en étant authentique. Ne pas chercher à reproduire telle ou telle chose. Je cherchais simplement à exprimer le fond de ma pensée réelle, sans maquillage. Je ne me voyais pas en faire mon métier. A l’époque je passais par d’autres moyens pour pouvoir payer mes sessions de studio etc… En soit, c’est normal que mes textes soient chauds à cette époque là !

R : Dorénavant c’est différent. Tu es signé au sein de La Piraterie. A la suite de la sortie de ce premier projet au sein de ce label, est-ce que tu te vois aujourd’hui de manière plus durable dans le rap?

Dala : Oui maintenant totalement, c’est normal. J’ai une structure, une équipe très très solide. Merci à eux pour tout le travail. De m’avoir sélectionné comme ils disent. On va charbonner, rien lâcher, et voir où cela nous mène.

R : D’ailleurs comme s’est faite la connexion avec La Piraterie et en particulier Booba?

Dala : J’avais un manager en connexion avec lui. Par la suite, Kopp m’avais dit qu’il avait déjà vu mon travail. Il faut savoir qu’il se renseigne beaucoup et regarde énormément de vidéos.

R : Trouves-tu que le fait d’intégrer ce label te donnes des avantages, et surtout une crédibilité dans le milieu?

Dala : Bien sur, c’est avant tout le label de Kopp ! Tout le monde le connaît. Tous les artistes qu’il a fait sortir fonctionnent.

R : Ton premier album est baptisé MLJ HILLS, du même nom que ta première série de freestyle. Peux-tu expliquer le nom de ce projet?

Dala : C’est avant tout un délire que j’ai eu par rapport à Bevery Hills alors que ce n’est pas du tout le même code postal. Nous c’est 78200, eux c’est 78210, à dix près c’est rien tu vois ( rires ).

R : Qu’est ce qui t’inspires dans cette ville? Est-ce la ville en elle-même où sa périphérie?

Dala : Franchement je ne te ment pas, c’est une ville avec énormément de culture.  Je suis Marocain, je te promets qu’il y a toute l’Afrique réunie dans cette ville ( des Sénégalais, Algériens, Tunisiens, Maliens, Mauritaniens etc…  ), avec même des Européens et Asiatiques divers. Bref, c’est un vrai mélange de toutes les cultures du monde. Tout le monde est mélangé. Depuis petit, je suis habitué à vivre avec toutes ces cultures différentes, tout cela m’inspire.

R : En terme de musicalité, j’imagine que tu as accès à plein de sonorités différentes?

Dala : Oui c’est clair ! Déjà de part les musiques traditionnelles que mes parents écoutaient auparavant. Que ce soit de la variété française et de la musique rebeu , puis par les musiques des copains qui étaient Congolais et écoutaient de la rumba.

R : Dans cet album, on retrouve cette part de hargne et de combativité, déjà présente dans le projet X. On sent que tu as traversé pas mal de galères, et que tu n’as pas toujours été si bien entouré. Est-ce que ce projet est une façon de mettre des mots sur tes maux?

Dala : Franchement je fais avant tout de la musique pour le kiff, même si certaines fois je peux extérioriser mes sentiments. Personnellement, j’ai d’autres thérapies ( rires ).

R : Nous allons parler de l’un des trois featurings présents sur cet album qui est Baby en collaboration avec Booba. Avais-tu comme volonté de proposer un titre qui se veut beaucoup plus ouvert et fait pour l’été?

Dala : Non franchement, ce n’est pas forcément calculé. C’est avant tout du feeling. D’autant plus que le refrain reste en tête donc nous avons pensé que Baby serait le bon titre.

R : Comment s’est fait ce son entre-vous?

Dala : Cela c’est fait comme tout les autres. On a aimé la prod, nous avons posé dessus et trouvé une belle alchimie.

R : Nous allons parler du titre Booder où tu dis  » Le poids de mes péchés un fardeau, j’ai pas assez demandé pardon. Vois-tu le rap comme une façon de te libérer de ces péchés? Comme un exutoire?

Dala : Non pas du tout. Comme je l’ai dit précédemment, ce n’est pas un exutoire. Après cette analyse varie suivant la religion et la culture. Je suis musulman, les péchés c’est important dans notre religion. Je dis juste que j’ai fais des péchés qui sont lourds, et qu’au final je n’ai pas assez demandé pardon puisque je ne suis pas pratiquant.

R : Tu parles d’argent et de drogues dans ce projet. Tu évoques de nombreuses fois tes courses poursuites avec la police. Est-ce que le rap te permets, à l’heure actuelle, de vivre plus sereinement?

Dala : Oui, complètement ! Depuis que j’ai signé je suis totalement en retrait, je ne fais plus de  » bêtises « . C’est archi calme maintenant. J’ai une structure, c’est très encadré, j’ai des attentes, je ne peux pas me permettre d’aller au placard.

R : Cet album est majoritairement composé de titres très sombres et crûs. On note trois morceaux plus mélodieux que les autres. Avais-tu comme objectif d’impacter le public avec un projet kické?

Dala : De base, je suis un gros fan de rap et surtout de rap de rue. Un rap qui décrit la réalité, sans forcément faire la morale. Si j’ai fais cela c’est que j’aime le rap dur. Il faut l’avouer, ce n’est pas souvent qu’on entend du rap dur. C’est bon d’en sortir et de placer quelques titres mélodieux pour ceux qui aiment les morceaux calmes.

R : A titre personnel, je trouve que finir avec le morceau Fin ( en featuring avec Booba ) est un très bon choix. On sent dans cette collaboration que ce n’est que le début du projet. Est-ce un choix délibéré de le placer à la fin du projet?

Dala : Comme le titre l’indique c’est Fin, donc ça le fait bien. Après c’est au feeling. La tracklist a eu plusieurs changements avant cela. Au final, nous avons tranché et en soit sa place est effectivement à la fin.

R : Qu’est-ce qui fais de toi un pirate?

Dala : C’est avant tout le vécu. Pirate a plusieurs sens. Tu peux être un pirate et ne pas être dans le crime, dans la rue, ne pas avoir fait de prison. C’est avant tout une mentalité. Il faut savoir faire des risques quand il le faut, pour pouvoir subsister et aider sa famille, par n’importe quel moyen.

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