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Entretien avec Yaya OnTheTrack !

Beatmaker et producteur reconnu, Yaya OnTheTrack a échangé avec notre journaliste Guillaume sur son parcours dans le beatmaking et la production d’artistes. Que ce soit sa structure AllDayEdition, son talent de compositeur ( SDM, Booba, Nahir, Green Montana etc… ) où également son côté  » hustler « , vous en découvrirez plus sur lui tout le long de cet entretien.

Guillaume : Comment t’es venu cet attrait pour le rap?

Yaya : C’est ce que j’écoute depuis que je suis gamin. J’avais envie de créer du son. C’est pour cela que je me suis dirigé en premier vers ce genre musical.

Guillaume : Tu as fait tes premiers gros placements à quel âge?

Yaya : A 24 ans.

Guillaume : Tu as appris le beatmaking sur le tas? Où tu es diplômé?

Yaya : aucun diplôme, tout sur le tas !

Guillaume : Grâce aux gros placements que tu fais ( SDM, Booba, Alkpote etc… ) est ce que ça t’ouvres des portes à l’international?

Yaya : Cela apporte un petit peu plus de crédibilité, mais les portes à l’international nous devons les ouvrir nous même. D’ailleurs en ce moment nous sommes totalement dessus, et en totale indépendance.

Guillaume : J’ai remarqué que tu étais le CEO de AllDay Edition. Peux tu m’en dire davantage sur cette structure?

Yaya : J’ai monté cette boite début 2021 sur laquelle j’ai actuellement 5 compositeurs signés : Arkad, Bigbou, Freaky Joe, Nakah, John Latorre, Reach et OCB. Je m’occupe aussi d’édition de certains artistes tel que DJ Leska par exemple. Aujourd’hui, j’ai un catalogue d’environ 180 titres qui totalisent plus de 200 Millions de streams. On a un fonctionnement un peu atypique par rapport aux autres boites de publishing majors ou indés.

Guillaume : Cette boite a-t’elle vocation à aider les beatmakers en difficultés voire perdus par rapport au côté paperasse du métier?

Yaya : C’est beaucoup plus que ça ! Certes j’aide dans la gestion administrative, mais aussi dans l’ouverture de plugs perpétuels pour eux que ce soit en France ou à l’International. Leur ramener des contacts d’artistes pour que eux puissent taffer en autonomie, et ainsi se créer leurs propres réseaux, les mobiliser sur des briefs que je peux recevoir de certains DA etc…

Guillaume : Pour les jeunes beatmakers qui ne sont pas assez formés sur ce sujet, quels conseils peux-tu leur donner pour ne pas se perdre?

Yaya : D’aller chercher des contacts, d’envoyer des mails, de bien s’entourer surtout et ne pas se laisser se faire vendre des rêves !

Guillaume : Quel est ton objectif dans le long terme? Que ce soit à travers ton travail et celui de ta structure?

Yaya : L’objectif principal, c’est l’accomplissement au niveau de l’entreprenariat. De pouvoir créer quelque chose de grand et de diversifier les activités. A l’heure où je te parle, j’attends de recevoir mon passeport pour rendre visite à plusieurs plugs que j’ai pu ouvrir aux US ( ingés son, éditeurs, songwriters, topliners etc… ) et ainsi pouvoir proposer ce que nous faisons là-bas. Je suis également en train d’ouvrir un studio d’enregistrement et un pôle de formation dans la région Rhône-Alpes Auvergne. Au fur et à mesure que ces objectifs s’atteindront, d’autres se dessineront automatiquement par la suite.

Guillaume : Est-ce que tu penses à l’avenir te tourner vers d’autres métiers liés au rap?

Yaya : Peut-être la production d’artistes. Mais si on le fait, il faut que ce soit bien fait. Je pense que cela demande une vraie maîtrise et de vraies compétences. Cela demande aussi des artistes ouverts et motivés.

Guillaume : Tu es reconnu pour ton côté culotté et acharné. Est-ce que cette caractéristique de ta personnalité t’as déjà posé problème au niveau professionnel?

Yaya : On hustle foort !! ( rires ). Tout dépend des gens que j’ai en face. Tu as des gens à qui ça va faire peur, qui vont trouver cela déplacé et d’autres qui verront en moi un gars qui a faim et est motivé. Pour l’anecdote, j’ai un DA de RCA aux USA qui m’as recommandé par mail à un DA d’Universal Publishing, et il l’a précisé dans le mail, c’est un trait qu’il a kiffé chez moi.

Guillaume : Penses-tu que la façon de travailler en France est trop codifiée par rapport aux US?

Yaya : Je ne saurais pas te dire, je ne sais pas comment c’est en détail là-bas, mais ici il faut être sage, ne pas se faire remarquer. Ici je suis dans la spontanéité, l’envie de taffer, de développer des trucs.

Guillaume : Pour clore cette interview, il y a t’il un artiste et un beatmaker que tu souhaiterais mettre en avant qui selon toi n’ont pas assez de visibilité?

Yaya : Déjà, tous les beatmakers que j’ai signé, que je t’ai cité au dessus. Quand je signe un mec, je ne regarde pas que le talent, mais aussi sa dalle, ses ambitions. Sa rigueur dans le taff. Tous les mecs qui sont chez moi sont des machines de guerre. Un mec talentueux qui dors n’aura rien à faire chez moi. En artiste, Zedon, qui est également signé en édition chez AllDay, qui vient de sortir son premier projet sur les plateformes.

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